VELOCIO et le « CYCLISTE »
par Albert RAIMOND
jeudi 10 octobre 2024, par
VELOCIO ne chercha jamais à éblouir, mais s’efforça sans cesse de démontrer, par la pratique raisonnée, l’exactitude de ses théories. Son but ne fut jamais la gloire, mais le travail utile, le résultat certain. Et ceci nous explique pourquoi il traitait la plupart de ses récits d’excursions, dont il tirait des enseignements, qu’il s’empressait de diffuser, par le « Cycliste », parmi nous.
Nombre de ses contemporains se sont mépris sur la raison d’être d’une telle existence. Ce qui la rendit incompréhensible à beaucoup, c’est l’absence de toute récompense honorifique et d’un gain modeste eu égard au travail produit. Mais, au fond, je crois que nous devons nous en féliciter, tout au moins en ce qui concerne les honneurs, et l’œuvre de Velocio n’en restera que plus pure. Dans le « Cycliste » comme dans les autres articles qu’il écrivait pour la presse régionale, la Revue du T.C.F., etc. on ne trouve pas une ligne pour faire plaisir à l’un ou à l’autre... mais uniquement en but de faire naître l’émulation et entrainer les corps et les esprits vers des satisfactions toujours plus hautes, toujours plus nobles.
Il faudrait analyser l’œuvre de Velocio et particulièrement à travers le « Cycliste » pour la dépouiller de toutes les petites misères qui peuvent rendre obscure une œuvre humaine. C’est, en effet, à cette condition seulement, qu’apparaîtra la vieille noblesse de caractère qui ne varia jamais, depuis l’instant où il décida de se consacrer à la pratique de la bicyclette et à son amélioration ; et qu’il fonda le « Cycliste ». Et si le technicien y trouva son compte, le philosophe, bien plus encore, et combien intéressant.
Sa largeur de vues a toujours fait et fera toujours les délices de ceux qui l’ont vu à l’œuvre, mais c’est l’infinie joie de vivre qui se dégage de ses écrits, qui la fait goûter plus encore, et qui a tant contribué à maintenir, parmi nous, le goût du vélo et du cyclotourisme.
Velocio et son « Cycliste » appartiennent, au point de s’intégrer, à l’ensemble complexe et magnifique qui forme le patrimoine le moins contestable d’une nation.
Note du Cycliste sept oct 1962 : Ces lignes sont extraites de différents écrits de notre regretté ami Albert Raimond, à qui le « Cycliste » doit on le sait de n’avoir pas, en 1930, disparu avec son créateur.