Quand Vélocio utilise le téléphone sans fil imaginaire !
mercredi 22 mai 2024, par
« Nous quittâmes l’excellent hôtel de la Poste à 14 heures et le vent nous hissa sans efforts appréciables de notre part à Pradelles et jusque sur le plateau, montée de 6 ou 8 kilomètres qu’ on estime généralement dure. Du point culminant, la route jusqu’au Puy n’est qu’une succession de longues descentes et de faibles contre pentes. Ce fut vertigineux. Le sol était bon, la route déserte : on pouvait sans danger laisser aller à la vitesse limite qui qui fut souvent de 60 à l’heure. A cent mètres les uns des autres nous ne roulions plus, nous volions et les montées ne nous ralentissaient guère. Nous serions vraiment arrivé trop vite au Puy et je proposais de faire un détour par le lac du Bouchet, cela nous permettrait de juger de l’agrément qu’il y aurait à voyager ce jour-là du Nord au Sud : que le raidillon de Cayres en lac nous parut terrible ! En fin de compte, il fallut mettre pied à Cayres et j’adressais par téléphone sans fil un encouragement aux deux monos qui devaient, à la même heure, s’escrimer contre ce même vent entre Luc et Villefort… à moins qu’ils n’eussent sagement pris le train. Le lac, agité comme une petite mer du côté du chalet, calme de l’autre côté, était curieux à voir : il y avait là beaucoup de monde et le syndicat du Velay doit être loué pour avoir attiré l’attention sur ce joli coin de nature et organisé des moyens de transport pour s’y rendre à peu de frais et rapidement. »
Mes bonnes fortunes, 1909, Vélocio, Le Cycliste