Pierre Lallement vu par un de ses contemporains
lundi 24 juin 2024, par
En parcourant les collections numérisées de la Bibliothèque du Tourisme et des Voyages Germaine Tillion, je suis tombé sur cette Histoire du vélocipède de Gébert (1885), ou plutôt du "vélocipède comme revendication de toutes les nations".
Il reprend partiellement sans en préciser la source l’article de Charles E. Pratt paru dans le Wheelman illustrated d’octobre 1883 disponible ici p.4
Pierre Lallement et son bicycle à pédale
« C’est lui qui a dessiné, construit et monté le premier bicycle. Il a été le premier à enseigner l’art du bicycliste. Il a été le premier, croyons-nous à constater qu’un vélocipède, n’ayant que deux point d’appui sur le terrain pouvait être mis en mouvement et rouler, avec continuité. Il a été le premier à faire suivre ses expériences par des perfectionnements, et grâce à sa ténacité, il a fait comprendre à d’autres que le véloce avait une valeur pratique. C’est lui qui sortit le premier sur une route et c’est lui qui a piqué la première tête réellement authentique. »
« L’histoire de cette machine n’a jamais été publiée complètement et nous pensons intéresser tous les velocemen en leur communiquant comme le commande le titre de cet ouvrage, tout ce que nous en savons d’après une source tout à fait digne de foi et autant que le permettra le format de notre journal. »
« A son retour à Paris, Lallement trouva son idée reprise par plusieurs mécaniciens ; l’un d’eux surtout, nommé Michaux, avait entrepris sérieusement la fabrication du vélocipède et ensuite patenté un frein qui agissait sur la roue de derrière. »
« Son brevet a expiré le 20 novembre 1883, et les brevets concernant le vélocipède se rapportent maintenant seulement à des inventions patentées après celle de Lallement. En tous cas, personne ne pourra mettre en doute sa participation à l’invention du vélocipède.
Plusieurs rivaux, entr’autres Michaux, de Paris, prétendent les Américains, ont prétendu avoir inventé le vélocipède à pédales avant Lallement, mais rien n’est venu appuyer leurs assertions, et leurs brevets sont postérieurs au sien. Pour nous, concluent-ils, Pierre Lallement est bien le seul et vrai inventeur de la machine que nous apprécions tant maintenant, et il nous semble que tous les vélocipédistes doivent éprouver quelque reconnaissance pour celui qui a montré la voie aux inventeurs qui lui ont succédé. »
Une autre numérisation intéressante d’un petit livre basé sur cet article : Pierre Lallement 1907
Grâce à l’historien du cycle David V. Herlihy (Bicycle : The History, The lost Cyclist...) et de son Lallement Memorial Committee, une piste cyclable au nom de Pierre Lallement existe à Boston près de sa dernière résidence. Quel bel hommage !