Gustave Verbeck est né au Japon, à Nagasaki, en 1867, d’un père hollandais et d’une mère Californienne d’origine française. Il y passe son enfance, puis vit aux U.S.A. Fin 1889, il part à Paris, capitale des arts. Il y reste jusqu’au milieu des années 1890. Il loge au 131 Boulevard Montparnasse.
Il se forme aux académies Julian et Calarossi, auprès de Constant, Laurens, Blanc et Giradot [1]. Il débute des dessins dans la presse humoristique : Le Rire, Le Chat noir... Il utilise un comique visuel, des animaux, et déjà des renversements d’image [2].
Il fait aussi de la bicyclette, et dessine donc pour Le Cycle !
Voici quelques dessins parus dans cette revue, numérisée par la Bibliothèque du Tourisme et des Voyages :
Verbeck semble puiser dans ses multiples influences pour transfigurer l’audace de ses amazones de la bicyclette (théâtre d’ombre, pictogramme, dessins réversibles japonais, peut-être son vécu à Nagasaki, San Francisco, New-York, contraction/concaténation d’éléments doubles...), avec des éléments que l’on pourra retrouver ultérieurement dans The Upside-Downs of Little Lady Lovekins and Old Man Muffaroo. ou les Tiny tads. Le style de l’habillement et des vélos est plutôt inédit à l’époque. C’est un grand pas de côté vers son univers créatif par rapport aux représentations qui l’entouraient probablement à Paris (amazone était alors un terme en vogue dans la presse à la fois pour parler des cyclewomen en bloomer dont le costume faisait scandale et des guerrières du Dahomey, souvent représentées dans le registre colonial et raciste plus dénudées qu’elles ne l’étaient en réalité).
Verbeck, Le Cycle, 1894
On retrouve les paysages dépouillés, une ligne d’horizon presque onirique, qu’utilisera Verbeck dans d’autres séries.
Présence d’esprit (inspiré d’un gag de E. Reinicke avec un bicycliste qui tourne autour d’un palmier pour que la queue du lion qui le poursuit s’y enroule, Fliegende Blatter N°2532, p.63, 1893)