« À l’entrée du tunnel, je reste ébahie de la profondeur de ce trou noir, 800 mètres, dit-on. Deux quinquets fumeux ont la prétention de l’éclairer, mais n’empêchent pas qu’il y fait noir comme dans un trou de mine. On se dirige à tâtons, avec force appels et cris de ralliement. Un des Messieurs que nous avons rencontrés est enlevé comme une plume par des bras inconnus et échappe ainsi à l’accolade intempestive d’un cheval venant en sens inverse.
Enfin, on retrouve la lumière et les yeux restent éblouis. C’est devant nous, à l’infini, un enchevêtrement grandiose de sommets, de vallées, de rivières, de fleuves peut-être, mais qui, sur cet immense tableau, semblent tracés avec un pinceau de la finesse d’un cheveu. D’un promontoire de rochers, voisin du tunnel, on découvre 17 départements nous affirme l’aimable conducteur de ma bicyclette. Pendant que nous admirons ce merveilleux panorama, des flots de clairette circulent et après un dernier toast, l’heure nous pressant, nous nous séparons des courtois técéfistes que le hasard nous a donnés un instant comme compagnons de route. »
cyclotourisme, cyclocamping
Articles
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Dans le Vercors (1901)
14 avril 2021, par velovi -
La Grosse Routière (Juillet 1900)
12 janvier 2022, par velovi" À côté des chevaux pur sang aux lignes si fines existent les gros chevaux de trait qui sillonnent encore les routes en attendant l’ère définitive des « autos ».
Aussi nous semble-t-il utile d’esquisser les points caractéristiques de la Grosse Routière qui est à la jolie machine de course ce que le cheval du fermier est au pur sang. " -
Vélo-chronique forézienne (Octobre 1899)
7 octobre 2017, par velovi« franchement les expressions me manquent pour définir l’ivresse de se sentir glisser à grande allure sur une pente, sans tricoter des jambes comme un polichinelle en délire »
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De la manière de voyager. (1889)
29 mai 2020, par velovi« À mon avis, le touriste doit en emporter le moins possible, sans toutefois se priver du nécessaire sous prétexte de poids. 14 à 15 kilog. peuvent paraître exagérés ; mais ceux qui ont l’habitude des longues routes savent qu’en prévision de mauvais temps mieux vaut se munir en conséquence. »
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Un Touriste (mai 1900)
25 août 2022, par velovi« — Je me contente dans un voyage de 8 à 10 jours d’une moyenne de 120 kilomètres qui ne me coûtent aucun effort. Exceptionnellement je puis pour une excursion d’un jour aller jusqu’à 180 kilomètres, mais c’est déjà excessif et je ne pourrais recommencer le lendemain sans fatigue. »
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Bicyclettes contre petites et grandes Pyrénées (1912)
1er août 2018, par velovi« La descente de l’autre versant commence, assez rapide et dangereuse, par des lacets boueux, trempés de flaques d’eau, qui traversent des fois de hêtres et de sapins. Il faut être très prudent. Grâce à nos bons freins « Hirondelle », nous nous tirons de ce casse-cou. »
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Bikepacking 1896
4 juin 2018, par veloviMaurice Martin en 1896, au cours d’un voyage-enquête qu’il effectuait pour Le Vélo (photo Solleliand)
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Au Saint-Bernard en Tricycle (1883)
20 juillet 2018, par veloviFaire l’éloge du tricycle et ne pas parler de l’appareil photographique, son digne complément, serait méconnaître les services rendus
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Excursion de Pâques (596 kilomètres) (1901)
10 avril 2023, par velovi« Inutile de conclure, n’est-ce pas, en faveur de la bicyclette, comme mode de locomotion économique et en faveur du régime végétarien comme source d’énergie et d’endurance ? »
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Au col du Rousset (1907)
21 avril 2022, par velovi« Des ouvriers réparent les portes du tunnel, et la voûte retentit de leurs coups de marteau sonores. On sent là-dessous un courant d’air glacial, et pour achever de me rafraîchir, des gouttes d’eau tombent en abondance Le sol est très humide, gluant comme un matelas de limaces, et on roule dans un clapotis de boue continuel. Avec cela, on n’y voit pas grand’chose ; quelques rares lampes fumeuses, accrochées çà et là indiquent l’emplacement des parois du tunnel et empêchent de s’y heurter. Peu à peu, j’approche de la sortie, je puis déjà lire l’heure à ma montre : 10 h. 17 ; il y a 8 heures très exactement que j’ai quitté Saint-Étienne. »