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Paul de Vivie, dit Vélocio
Paul de Vivie (1853-1930) acheta son premier bicycle en 1881, et devint secrétaire du Club des cyclistes stéphanois. Ses voyages professionnels pour la soierie en Angleterre, à Coventry, lui firent découvrir l’industrie du cycle et le CTC anglais. Il se reconvertit, et d’abord importateur de « safety bicycles », il lança ensuite sa propre fabrication de vélos à cadre diamant sous la marque La Gauloise. Il créa la revue « Le Cycliste » en 1887-1888, et soutint la fondation d’un Touring club sur le modèle du CTC.
Depuis 1896, il milita inlassablement pour la polymultipliée, soit le changement de vitesse, appliqué au vélo utilitaire et au cyclotourisme. Le cyclisme de compétition interdisait alors les changements de vitesses et les systèmes précurseurs du dérailleur moderne. Ses essais, ses randonnées, sa revue, nourrissaient autour de lui « l’école stéphanoise », adepte de longues randonnées cyclistes, jusqu’à la Méditerranée ou les Alpes sur les temps très courts de congé. Autres dadas, le confortable des pneus ballons, rouler la nuit, dormir en hamac, l’esperanto, le cabcyclisme et le végétarisme.
Créateur entre autres du mot cyclotourisme, il fut une figure emblématique, par ses écrits, ses tests incessants et par ses randonnées.
Il décéda à la suite d’un accident. Traversant la rue le vélo à la main, il fut renversé par un tramway alors qu’il voulut éviter par un mouvement de recul une voiture qui, pour doubler deux autres voitures arrêtées en file, au bord du trottoir, braqua dans sa direction....
Il est enterré à Lyon, au cimetière Loyasse.
« Les années 1929 et 1930 virent un véritable afflux de cyclo-montagnards vers les Alpes en général, et le Parpaillon en particulier. Un fanion spécial était même offert à qui pouvait prouver son passage ; le registre que nous avions déposé à Crévoux se couvrit d’appréciations et de signatures. On peut dire que le fanion du Parpaillon fut le précurseur des B. R. A., R. C. P. et autres brevets de montagne. Il fît beaucoup, à l’époque, pour la cause des grands Cols Alpins.
Puis l’oubli est de nouveau revenu. D’autres années passèrent encore. La route du Parpaillon a 47 ans. Dans quel état se trouve-t-elle ?
Un jour, peut-être, nous la verrons large et bonne, mais elle aura perdu sa solitude, et sur les ruines des bâtiments des chasseurs d’autrefois, s’érigeront, rouges ou vertes, les pompes de la Standard ou de la Texaco. »
« Durant quarante-quatre années, sous la plume de son fondateur, le « Cycliste » n’a cessé de mettre en valeur les bienfaits du Cyclotourisme, les joies immenses que la « Petite Reine » nous permet de goûter en communion avec la nature et surtout de préciser combien ils sont accessibles à tous et à toutes, humbles ou puissants.
Le « Cycliste », c’est l’historique du Cyclotourisme en France ; c’est aussi l’apostolat de Velocio. »
p.48-53
Ainsi, ma cure printanière, commencée à Pâques sous la pluie, s’est terminée à Pentecôte, sous le soleil ; et quel soleil ! Mon crâne, exposé pendant deux jours à ses rayons caniculaires, sans la moindre protection naturelle ou artificielle, en est devenu terre cuite, et fait peau neuve actuellement. Tout est bien ; il me semble que ma santé s’est raffermie, ma vitalité augmentée et que ma résistance à la fatigue d’un travail quotidien assez intense, puisqu’il commence régulièrement entre 3 et 4 (...)
« Nous allons rarement de ce côté, attirés comme nous le sommes par le voisinage des Alpes et nous avons tort ; le Massif central n’a rien de banal et les sites les plus divers s’y succèdent peut-être plus rapidement que dans les Alpes. »
« Si parfaites que soient les bicyclettes mises à notre disposition par des centaines de fabricants, il en est de meilleures encore dans les milliers de cerveaux constamment en travail. »
« L’excursion projetée à l’occasion du passage du Tour de France au Galibier, ne comptait donc ni allures vives, ni longs parcours. Deux étapes moyennes ; la première, de Saint-Étienne au col du Glandon ; la seconde, du col du Glandon à Grenoble, par le Galibier. Nous devions en prendre à notre aise ; je dis nous, parce que l’un de nos randonneurs, ... et peut-être même 4 ; avaient promis de m’accompagner. »
« Le Ventoux est un gros morceau, difficile à avaler. Je le savais, je l’ai écrit maintes fois, et je l’ai trouvé, ce dimanche de Pentecôte, encore plus coriace que je ne m’y attendais. »
« Je vais donc en peu de mots vous dire à quelles exigences doit répondre une bicyclette de haute montagne.
Je rentre justement d’un petit voyage de trois jours (Saint-Étienne-Grenoble-Gap-Briançon-Chambéry) dont vous pourrez, si cela vous intéresse, lire dans le Cycliste le récit détaillé et où je puiserai quelques exemples. »