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Edouard Goujon, un touriste extraordinaire, intéressant et sympathique à la fois, a été notre invité à Varsovie à la fin de la semaine dernière et au début de celle-ci. M. Edouard Goujon, un sportif français de 40 ans, est venu nous rendre visite pendant sa traversée. Sa fortune lui permet non seulement de satisfaire sa passion pour le sport, mais aussi de réaliser ses rêves sportifs, même les plus extravagants. Parmi ces derniers, on peut certainement inclure son excursion exotique à vélo, entreprise par M. Goujon, qui pratique le vélo avec passion depuis deux ans. En effet, le cycliste-touriste a décidé, de sa propre volonté et sans nulle contrainte matérielle, d’effectuer un long voyage à vélo - de Monaco en passant par l’Italie, l’Autriche, la Galicie, la Pologne, l’Empire russe, le Caucase, la Crimée, la Turquie et la Grèce, puis de retour en Italie et enfin à Monaco. La ville de Moscou, où M. Goujon se trouve présentement, est le point central de ce voyage et c’est là qu’il est allé retrouver son frère chez qui il va passer du temps pour se reposer et diviser son voyage en deux parties. Avant de décrire le voyage lui-même, nous devons dire que M. Edouard Goujon habite à Monaco, dans le quartier des Principautés, dans sa propre villa « Les Myrtes », où il jouit de tous les avantages du bien-être. Cependant, M. Goujon ne gaspille pas son temps et, lorsque le soleil chaud arrive, il commence ses voyages : en train, en bateau et même à pied. Avant de pratiquer le vélo, il part maintenant pour la première fois dans un voyage aussi lointain à vélo. Son expérience lui permet certainement de faciliter sa tâche.
Récemment, Edouard Goujon est parti de Monaco le 10 mai et est arrivé à Gênes en deux jours, puis il a mis trois jours pour aller à Milan et six jours pour se rendre à Venise. Il est arrivé à Vienne cinq jours après son départ, à Lindewiese trois jours plus tard et à Cracovie trois jours plus tard encore. De là, il a traversé Michałowice et Kielce avant d’arriver à Varsovie, où il est arrivé en marchant lentement, en s’accordant des pauses. Au total, pour rejoindre Varsovie, Edouard Goujon a parcouru 2068 kilomètres.
Depuis sept ans, Edouard Goujon est végétarien et, à des moments précis, se nourrit uniquement de fruits. Il ne boit que de l’eau pure et des vins doux des pays qu’il visite. Cela n’affecte pas son apparence, il est en excellente condition physique et sa figure mince et bronzée rayonne de santé, ainsi que ses mouvements fluides et souples.
Malgré la règle habituelle des voyageurs, Edouard Goujon charge son vélo (un « Clement » très solide) d’un poids de 12 kilos. Dans une mallette fixée à la partie avant du vélo, il transporte tout son équipement de voyage et de toilette, des vêtements et des chaussures supplémentaires, une alarme, un chronomètre et des outils pour le vélo. Sur le guidon, entre le siège et le guidon, un petit compteur indique le nombre de kilomètres parcourus chaque jour et un autre indique le nombre de kilomètres parcourus depuis le départ. À en juger par ce dernier, Edouard Goujon parcourt entre 150 et 180 kilomètres par jour, sans compter les pauses.
Ses vêtements sont aussi pratiques qu’originaux : des bottes noires avec des lacets, des chaussettes de laine sans chaussettes, des chaussettes de Tyrol avec des perles vertes découvrant les chevilles et les genoux, une chemise en laine blanche, une ceinture large et bleue et une veste en laine légère couleur bronze. Sur la tête, il porte une casquette sportive très originale avec le logo du « Touring Club » dont il est membre et fait également partie de l’« Union Vélocipédique Française ».
Edouard Goujon trouve sur les routes qu’il a parcourues (il se guide à l’aide de cartes routières très précises qu’il complète partout où il peut) de très bonnes routes, en Autriche, en particulier les routes montagneuses et sinueuses de Vienne qui sont très difficiles à parcourir, surtout avec un vélo chargé de 30 kilos. Partout où il passe, il est accueilli et accompagné par les membres du « Touring Club » (notamment à Varsovie par M. Linski).
P. Goujon, membre des clubs locaux et de la Société P. Goujon, n’a éprouvé aucun incident imprévu sur sa route ni aucun obstacle de la part des habitants des villages par lesquels il est passé. En ce qui concerne la machine qui lui a servi jusqu’à présent de façon excellente - à part une fois où un pneu s’est crevé en raison d’un clou sur la route - il n’a eu aucun autre incident. Pour plus de précision, nous ajoutons qu’il utilise des pédales en métal avec des porteurs.
P. Goujon, après avoir visité Varsovie, visité le Dniepr et le terrain Mokotowskie pendant les courses du dimanche, après avoir nettoyé sa machine et l’avoir bien équipée, est parti directement à Moscou le mardi à 14h. De Moscou, il se rendra à l’exposition de Nijni Novgorod, puis à la Volga à Astrachan, Bakou, Batoum, Jalta, Constantinople, Corfou, Sicile, Naples et Monaco, où il prévoit de revenir vers la mi-novembre. Avant son départ, M. Edouard Goujon, sur notre invitation, s’est rendu à l’atelier photographique de M. St. Bogacki qui a pris une photo intéressante du voyageur et du groupe avec deux autres sportifs.
Nous présentons le premier de ces portraits à nos lecteurs. Ils auront une meilleure image de ce cycliste-voyageur, vraiment amateur, que de notre brève silhouette.