Voitures

mercredi 6 juillet 2022, par velovi

L’histoire de la voiture motorisée est plus ancienne que celle de la bicyclette. Le développement de celle-ci va lui apporter des perfectionnements comme le pneumatique, adopté en 1895. Vapeur, électricité, et pétrole étaient en rivalité comme source d’énergie, le moteur à combustion l’emporta par la praticité de transport, de stockage et de rendement du carburant. La bicyclette à la mode chez la haute bourgeoisie au début des années 1890 allait rapidement être délaissée pour la voiture, le tricar, la moto, avec une fascination pour la vitesse, et les grandes courses sportives. Tout ce qui avait servi au développement de la bicyclette allait être aussi mis à profit pour celui de l’automobile  : presse et courses, tourisme, cartes, guides, signalisation, industrie. De nombreuses marques de bicyclette, parfois dirigées par d’anciens coureurs cyclistes, se tournèrent vers l’automobile.
La revue du T.C.F., alliance de cyclistes-touristes, était née juste après Le Cycliste de Paul de Vivie, avec son soutien, sur le modèle du C.T.C. anglais. Sur sa couverture jusqu’en 1896, un touriste à bicyclette, assis, dessinant en bord de route. Cette année-là, une voiture fut ajoutée, soulevant de la poussière. Et remplissant de plus en plus de pages de la revue... La puissante association dans l’entre-deux guerre délaissera peu à peu le cyclotourisme qui l’avait fait naître.

Couverture Revue TCF mai 1896

Couverture revue du TCF Octobre 1896

Couverture revue TCF 1904

Les routes et la nature de leur revêtement étaient aussi un temps en conflit d’usage entre motorisés et traction animale. Le bitume se répandit sur le macadam dans l’entre-deux-guerres, sur les grands axes. Les premiers touristes à bicyclette auront connu un âge d’or très court sur les routes, avant de s’accommoder de ce bruyant et rapide voisin.
Son développement exponentiel fera parfois croire à la disparition du cyclotourisme. En Europe, l’usage de la voiture ne se massifia cependant qu’après la Seconde Guerre mondiale, et le voyage itinérant à bicyclette fut toujours pratiqué, ne serait-ce que par un petit nombre, dans un renouvellement et une variation des pratiques toujours présents (en France cols cyclo-muletiers, cyclo-camping, diagonales dans les années 30, voies vertes et usage des traces G.P.S. (Global Positioning System, utilisant un géopositionnement par satellite) début 21e, jusqu’aux dernières modes d’itinérance tout terrain).


Paul de Vivie s’essaya à la motorette vers 1908-1910, avec quelques frayeurs qui ne le firent pas insister. Il fut un temps représentant de la marque Terrot. Il réfléchissait à la bicyclette à moteur auxiliaire quand le sujet était en débat dans la presse, provoquant les mêmes débats que le vélo à assistance électrique aujourd’hui, sinon la source d’énergie. Mais c’est à la bicyclette qu’il resta fidèle, jusqu’au jour de son accident où il la tenait à la main. Il comprenait l’usage de la voiture comme moyen de transport rapide entre le chemin de fer et l’avion, mais regrettait qu’elle fasse abandonner le vélo, source d’agrément et de santé.
Même avant la motorisation, les relations entre vélocipédie, voitures et piétons pouvaient être difficiles, alors que les pedestrians se plaignaient des vélocipédards plongeant tête baissée dans la foule. Paul de Vivie plaçait ainsi l’article suivant dans le premier numéro de sa revue.

 LA VÉLOCIPÉDIE AU POINT DE VUE PHILOSOPHIQUE, 1887

«  Mais il est un point où l’influence philosophique de la vélocipédie se laisse voir tout entière  ; elle contribue à nous donner une opinion beaucoup plus vraie de bien des gens auxquels nous avions passé maintes fois sans y prendre garde.
Parmi ces gens, les conducteurs de voitures occupent le premier rang  ; nous ne leur avions auparavant jamais accordé beaucoup d’attention, nous contentant d’observer qu’ils avaient en général des faces rubicondes, preuve évidente qu’un pot de bon vin ne leur faisait pas peur  ; mais, dès que nous enfourchons un vélocipède, nous nous voyons obligés de compter avec eux et nous ne tardons pas à les considérer comme de vrais potentats passablement autocrates.
Il semble que la route est faite pour eux, leur appartient et qu’on n’y peut circuler qu’avec leur permission.
Depuis le garçon boucher, qui lance son cheval au triple galop et qui ne cache pas son désir de vous voir faire la culbute, tellement vous lui êtes insupportable en l’obligeant à se ranger de côté pour vous laisser passer, jusqu’au cocher de grande maison qui vous examine du haut de son siège avec un air de souverain mépris et détourne à peine son attelage, tous les chevaliers du fouet prennent dans votre esprit une importance considérable et vous essayez de vous les concilier en les traitant à l’occasion sur un pied de bonne camaraderie.
Ainsi la manière dont en usent à votre égard tous ces messieurs est bien faite pour contre-balancer les illusions que vous pourriez entretenir sur la supériorité et la haute valeur sociale d’un cycliste et pour vous rappeler que même sur cette terre l’égalité n’est pas toujours un vain mot.  »
Vélocio, «  La Vélocipédie au point de vue philosophique  », Le Cycliste, 1887, p.66-77, Source Archives départementales de la Loire, cote Per1328_1


La motorisation allait ensuite accentuer les différences de vitesses, et modifier peu à peu l’usage, le partage et le sol des routes.

  UNE BONNE JOURNÉE, 1899

«  Par ce temps d’automobilisme à outrance, où tant de cyclistes ne songent qu’à se coiffer d’une énorme casquette, se calfeutrer dans des vêtements de peau, s’engloutir dans des fourrures, se masquer d’une sorte de grillage vitré, qu’à revêtir en un mot des costumes de scaphandrier ou d’égoutier, pour ensuite s’immobiliser derrière des leviers, des robinets, des manettes de toutes formes, conduire une automobile ou un moto-cycle et courir à 30 ou 40 kilomètres à l’heure au devant des pannes fatales, il n’est peut-être pas hors de propos de redémontrer par le fait les possibilités de la bicyclette et combien elle reste l’outil par excellence des touristes. C’est une tâche à laquelle je m’employai, il y a bientôt 15 ans, non sans succès, à en juger par le nombre des cyclistes qui sillonnent nos rues  ; or les perfectionnements apportés depuis lors à nos machines permettent de faire encore sans fatigue des étapes comme celle que je vais conter, eût-on même, tel est mon cas, 46 printemps pesant sur ses triceps  ; ceci à l’adresse des cyclistes d’antan qui croient que l’âge mûr les condamne au repos.  »
Vélocio, «  Une bonne journée », Le Cycliste, 1899, p.111-114, Source Archives départementales de la Loire, cote PER1328_6

 MONT-BLANC, SUISSE, JURA, 1899

10 cols et 670 kilomètres à bicyclette
«  Je grimpai sur le plateau de la République avec 4m,40  ; l’étape devait être courte et j’avais toute la nuit pour me reposer, je pouvais donc forcer un peu l’allure  ; pendant la montée mon effort moyen fut de 28 kilog. et mon travail à la seconde de 23 kgm., ma vitesse horaire étant de 12 kilomètres.
Au col je pris 6m,04 et je dévalai bon train, mais sans imprudence jusqu’à Bourg-Argental  ; à mi-côte, je rencontrai un cycliste de la première heure, M. A. Corompt, devenu chauffeur convaincu et qui s’efforçait de grimper sur sa voiturette Bollée, laquelle, à l’instant où je passai, avait l’air de faire un caprice. Nous nous souhaitâmes réciproquement bon voyage et je pensai, à part moi, que j’aimerais mieux rester tranquillement chez moi que d’aller au glacier du Rhône sur une voiturette Bollée  !  »
Vélocio, «  Mont-blanc, Suisse, Jura  », Le Cycliste, 1899, p. 141-157, Source Archives départementales de la Loire, cote PER1328_6

 VERS LA MÉDITERRANÉE, 1899

«  Respirons et renseignons-nous sur le plus court chemin pour aller au vieux Port où j’ai l’intention de déjeuner de coquillages. Je n’en suis pas loin et j’ai le temps de prendre quelques notes.
Il a fallu que je vienne à Marseille pour trouver la chose la plus absurde au point de vue de la circulation. Alors que les voitures doivent, comme partout en France, tenir leur droite, les tramways tiennent leur gauche ! Vous pouvez voir d’ici la confusion qui résulte de cette idiote réglementation ! Quand une voiture veut dépasser celle qui la précède, elle risque d’abord de se trouver nez à nez avec un tramway  ; si elle échappe à cette collision, il faut qu’elle croise la première voie du tramway et qu’elle aille trotter un instant sur la seconde voie, au risque de s’accrocher aux voitures qui vont en sens inverse, puis quand elle juge le moment venu de reprendre sa main, il faut qu’elle retraverse les deux voies du tramway.
J’ai vu se produire les incidents les plus abracadabrants. Une énorme pyramide de sacs de farine traînée par 4 ou 5 chevaux évoluant pour passer devant un autre énorme char arrêté, barrant la route à un tramway qui, heureusement, put s’arrêter, passant sur la voie opposée au moment où une voiture faisait exactement le mouvement inverse et tournait autour des sacs de farine comme ceux-ci tournaient autour du tramway, un carrousel quoi ! J’avais pendant ce temps mis pied à terre et pris le trottoir et j’admirais avec quelle philosophie charretiers, voituriers et cochers acceptaient un état de choses aussi contraire au simple bon sens.
À mesure que j’approche de la Cannebière, la circulation devenant intense, je dois, à plusieurs reprises, mettre pied à terre.  »
Vélocio, «  Vers la Méditerranée », Le Cycliste, 1899 et 1900, p.216-22, p.243-246, p.36-41, Source Archives départementales de la Loire, cote PER1328_6 et Le Cycliste, Décembre 1957, Rétrospective «  Cyclo-Alpinisme à la Sainte-Baume  »

 UN RAID DE 600 KM À BICYCLETTE, 1900

«  À propos de chauffeurs, notons en passant que depuis Orange nous n’en avons rencontré qu’un.  »
Vélocio, «  Un raid de 600 km à bicyclette », Le Cycliste, 1900, p.66 à 72, Source Archives Départementales de la Loire, Per1328_7

 MON RAID PASCAL, 1903

«  Entre Saint-Maximin et Tourves je dépasse un cyclotouriste monomultiplié et à roue serve qui parait être de l’école de l’Homme de la Montagne  ; il tourne à la descente à 90 ou 100 tours et n’avance guère  ; je le passe en roue libre à 35 ou 40 à l’heure, car le vent pousse, et du même coup je laisse un motocycliste qui paraît avoir des difficultés avec sa carburation, à moins que ce ne soit avec son allumage. Par contre, je commence à croiser des autos de course, voitures basses, allongées, à large voie qui filent à des allures vertigineuses  ; à côté de ces formidables engins dont le ronflement aigu exprime bien la vitesse, les autos de famille qui s’en vont à grand bruit de piston et de ferraille à 20 ou 30 à l’heure, ressemblent déjà à des pataches de 1830... Rien n’a été si vite démodé que ces premières voitures devant lesquelles on s’extasiait il y a cinq ou six ans à peine.
On ne peut pas m’accuser d’être un fanatique de la locomotion automobile, cependant je trouve que l’arrivée soudaine le passage rapide de ces « cent à l’heure » donne à la route de l’animation, de la vie. On a beau ne rien apercevoir, ni devant soi ni derrière soi, aussi loin que les regards peuvent porter, on ne se sent pourtant plus isolé  ; tout à coup l’on entendra un appel rauque, un sifflement caractéristique annoncer l’approche d’une quatre ou huit cylindres qui, dans un nuage de poussière, accourt, passe et disparaît. Des êtres humains dirigent le monstre, qui auraient pu vous porter secours si vous aviez été en détresse. Eux-mêmes ont quelquefois besoin de nous, et j’ai pu remettre dans la bonne voie un conducteur d’automobile qui, malgré ses cartes, tournait bel et bien le dos à sa direction. À vrai dire, le brave gentleman ne semblait pas avoir inventé la poudre.
Quand la route n’est pas poussiéreuse et qu’on peut suivre des yeux, le long des lacets d’une route montante, un de ces dévoreurs d’espace, on dirait un reptile antédiluvien, formidable par sa vitesse plutôt que par ses dimensions, à la poursuite d’une proie invisible qui ne saurait lui échapper.
Plus je me rapprocherai de la Côte d’Azur, plus je rencontrerai de chauffeurs  ; quant aux cyclo-touristes, ils paraissent bien clairsemés.  »
Vélocio, «  Mon Raid Pascal  », Le Cycliste, Avril 1903, p. 65-77

 EXCURSION PASCALE, 1905

«  Je ne narrerai pas en détail comment il me fallut trois bonnes heures pour aller de Saint-Maximin à Aix (37 kilomètres), alors que l’avant-veille nous avions enlevé cela en 80 minutes  ! Ceux qui ont eu à lutter ce jour-là et à cette heure-là contre le mistral le comprendront sans peine. De grandes voitures automobiles en étaient tellement gênées elles-mêmes, qu’en sortant de Saint-Maximin, j’en mortifiai une qui m’avait triomphalement dépassé mais qui à mesure qu’elle s’élevait, se heurtant à un vent de plus en plus violent, faiblit peu à peu au point que je la rattrapai et la dépassai à mon tour, au grand ébahissement, du chauffeur qui fit la sottise de vouloir passer en pleine rampe à la deuxième vitesse  : mais le moteur n’en voulut rien savoir et j’arrivai au sommet avec 500 mètres d’avance. Par exemple à la descente, la note changea et je fus couvert de poussière par mon adversaire dévalant à 60 à l’heure.  »
[…]
«  On fila sans plus tarder du côté de Sainte-Maxime. Cette route, si roulante quand j’y passai pour la première fois, en 1900, est maintenant bien abîmée par les automobiles  : tels virages sont de véritables trous de sable que l’on n’aborde pas sans craindre le dérapage, et bien des parties droites sont affreusement labourées par ces monstres à folle vitesse qui deviennent un véritable fléau pour les belles routes du Midi et d’ailleurs.  »
Vélocio, «  Excursion pascale  », Le Cycliste, avril 1905, p.66-74, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_8

 MEETING DU VENTOUX, 1905

«  Je reviens du Ventoux où je suis allé renouveller mon expérience d’il y a deux ans, en même temps que voir grimper les autos de 120 et 130 chevaux. La plus grande vitesse a été faite par un Italien, qui a enlevé les 22 kilomètres en 19 minutes 12 secondes, du 67 à l’heure. C’est merveilleux et impressionnant de voir ces formidables engins de vitesse filer à une allure vertigineuse sur un étroit ruban de route qui se tortille au flanc des précipices, prendre sans ralentir des virages qu’on qualifiait autrefois de dangereux, mais qui ne justifient plus cette épithète tant on les négocie avec aisance et facilité. On parle de grimper l’année prochaine en 17 minute et je ne sais vraiment pas où l’on s’arrêtera. Les ballons bientôt ne s’élèveront plus aussi vite que les automobiles.  »
Vélocio, «  Meeting du Ventoux  », Le Cycliste, 1905, p.152, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_8

 DE SAINT-ÉTIENNE À MARSEILLE EN 15H, 1905

«  Le temps était superbe et le vent frais tempérait l’ardeur du soleil  ; une journée splendide pour pédaler, peu de poussière, peu d’autos. Je m’étais mis en tenue d’été, c’est-à-dire que je n’avais conservé que mes sandales, mes bas, ma culotte et ma veste. Aussi légèrement vêtu, je pédalais avec entrain, tout en croquant des croquignolles et en buvant des oranges, quand une auto superbe garnie de voyageurs cossus, me dépassa à une vitesse que j’estimai double de la mienne, du 50 ou 60 à l’heure.
Voilà, pensai-je, un chargement pour Nice. J’étais à la hauteur de Bédarrides et je pestais justement contre l’entretien très inégal de la route qui, entre Orange et Avignon, à côté de passages magnifiques, offre des parties ravagées et qu’on se hâte peu de réparer.
Au Pontet, je ne manquai pas le raccourci par Montfavet, et les traces de l’auto me guidèrent à travers les méandres de ce parcours où une erreur serait facile. Les tournants étaient pris à la corde  : le chauffeur semblait connaître son métier. Où peuvent-ils bien être maintenant, calculai-je mentalement en arrivant au pont de Bonpas  ? À Orgon pour le moins, et ce soir ils seront à Nice  : c’est charmant de pouvoir se transporter ainsi, quand le prix de revient du kilomètre importe peu... Or, à ce moment même, l’auto en question était en panne depuis assez longtemps, car je la vis arrêtée de l’autre côté du pont  : les passagers cossus bâillaient çà et là aux corneilles et l’un d’eux s’efforçait de venir en aide au chauffeur qui bataillait avec son moteur.
Eh, eh, pour peu que la panne soit longue, nous ne serons pas à Nice de ce soir, fis-je in petto en passant à mon train régulier de 23 kilom. à l’heure.
Elle fut assez longue, car cette voiture ne fut à Senas qu’à 15 heures 20, au moment où j’en partais après une halte de 35 minutes que je mis à profit pour réparer mon pneu qui ne se dégonfla plus et pour me lester d’un léger repas dont j’avais besoin, mes provisions étant épuisées.  »
Vélocio, «  Excursion du “Cycliste”, De Saint-Étienne à Marseille en 15h, Le Cycliste, 1905, p. 41 à 49, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_8

 NOËL AU SOLEIL, 1905

«  Transi de froid, j’absorbe du café chaud dans une infime auberge du Coustellet  ; nous venons à parler des automobiles  ; on les a là-bas en horreur, et je suis convaincu qu’aux prochaines élections les candidats qui inscriront dans leur programme la suppression ou la réglementation draconienne de la circulation des automobiles remporteront sur leurs concurrents. Il faudra bien que tôt ou tard on en vienne à des mesures rigoureuses contre les assoiffés de vitesse, et malheureusement les bons, comme toujours, paieront pour les mauvais. Les motocyclettes sont logées à la même enseigne, et la bonne femme qui avait tout d’abord pris mon no 5 encombré de bagages pour une moto, devint plus gracieuse quand je lui dis que ce n’était qu’une bicyclette. — La bicyclette, à la bonne heure, ça rend service à beaucoup de gens, ça ne fait pas de bruit, pas de poussière, et au moins ça n’écrase personne  !  »
Vélocio, «  Noël au soleil  », Le Cycliste, décembre 1905, p.224-230, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_8

 ACCIDENTS D’AUTOMOBILES, 1905

«  L’opinion publique finira par demander des mesures vigoureuses contre ces maniaques de la vitesse, qui se font un point d’honneur de ne jamais ralentir, même lorsqu’ils traversent les villages.
Que diraient-ils si, un beau jour, à l’entrée de chaque agglomération, on établissait des barrières en chicane, comme celles qui ferment les deux extrémités du tunnel du Lioran  ? Ce serait joliment plus efficace que les pancartes  : «  Ralentir  », «  Contravention  ». «  Au pas  !  » dont les communes se protègent inutilement. Le mal dont le public souffre par le fait des automobiles va s’aggravant de jour en jour et les chauffeurs modérés qui sont, j’aime à le croire, la grande majorité, finiront par réclamer eux-mêmes une répression légale et énergique des abus qui se commettent, sous prétexte qu’on ne doit pas entraver l’essor d’une industrie naissante, florissante et essentiellement française, déplorable et stupide phraséologie qui finit par obscurcir les idées, par oblitérer le vulgaire bon sens et faire considérer comme les représentants, les protecteurs, les soutiens du travail national, des névrosés dorés sur tranche et des parvenus bouffis de vanité que le spleen à son ultime période chez les uns, l’ostentation bête chez les autres, jettent sur les routes en proie au délirium tremens de la vitesse, au vertige du «  toujours plus vite  ».
Que le bon sens reprenne ses droits encore plus vite et que, bientôt, on voie s’élever des barrières, infranchissables autrement qu’au pas, aux extrémités de chaque tunnel, de chaque agglomération, de chaque passage où des véhicules, quels qu’ils soient, lancés à grande vitesse, risqueraient de causer des accidents. Ce n’est pas entraver le progrès que d’exiger des mesures préventives contre des chauffeurs infatués de leur puissance, qui se moquent des mesures répressives auxquelles ils échappent d’ailleurs si aisément  !  »
Vélocio, «  Accidents d’automobiles  », Le Cycliste, 1905, Janvier 1956, Rétrospective 1905, p.18-19

 RANDONNÉE PASCALE, 1907

«  Dans ces parages, les autos font rage et rendent les gens enragés. La veille, près de Flassans, une auto avait été saluée de quelques coups de fusil et le chauffeur avait reçu une balle dans la cuisse. Peut-être un innocent avait-il payé pour un coupable  ! mais il y a vraiment des chauffeurs bien coupables qui mériteraient d’être punis. Nous fûmes les témoins, entre Brignoles et Flassans, d’un fait qui méritait certes une correction même à coups de fusil. Il y a là une série de montagnes russes qui devraient engager les chauffeurs à modérer leur allure, car on ne voit pas du tout ce qu’il y a derrière le dos d’âne qui barre l’horizon, or, nous entendons soudain derrière nous mugir une énorme limousine qui dévale la pente et aborde la montée à la 36e vitesse  ; nous la voyons au sommet bondir dans le vide et nous entendons immédiatement des appels de corne précipités et le grincement significatif des freins qui bloquent les roues  ; nous nous hâtons  ; il doit se passer quelque chose d’anormal de l’autre côté  ; ni morts ni blessés heureusement, l’auto escaladait la montagne russe suivante et un charretier encore ému de la catastrophe miraculeusement évitée maintenait ses chevaux effrayés. En bondissant dans le vide le chauffeur s’était trouvé à 50 mètres d’une charrette qui cheminait paisiblement, il avait serré tous ses freins et nous vîmes sur le sol les traces de ce brusque ralentissement  ; il avait pu passer, bien juste, laissant derrière lui le paysan jurer et le menacer du poing. Si la charrette n’avait été qu’à 25 mètres il y aurait eu forcément collision.  »
Vélocio, «  Randonnée pascale  », Le Cycliste, mars 1907, p.41 à 45, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_9

 RANDONNÉE PASCALE, 1912

«  Nous arrivions au sommet de la montée par où l’on s’éloigne de Saint-Maximin quand, d’une automobile qui nous croise, partent de grands cris  ; nous avons été reconnus par des Stéphanois et nous répondons en criant aussi et en levant les bras. Telle est la nouvelle façon de se saluer, au passage, que la vitesse croissante des véhicules a introduite entre chauffeur, et même entre cyclistes. On pousse des cris sauvages et on agite les bras frénétiquement. Entre aviateurs, il faudra encore trouver autre chose. Que nos bons aïeux seraient ronds de flan, eux qui n’avaient point l’habitude de se presser, et qui ne s’abordaient que posément, avec d’exquises formules de politesse s’ils revenaient parmi nous et comme nous serions, nous aussi, désorientés si dans quelque cent ans, nous rentrions dans la circulation  !  »
Vélocio, «  Randonnée pascale  », Le Cycliste, 1912, 72-80, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_12

 RANDONNÉES PRÉPARATOIRES, 1920

«  Nous devons de plus en plus — et j’imagine qu’il en doit être de même autour de tous les grands centres — rechercher, quittes à allonger un peu nos itinéraires, les routes, les chemins mêmes, où ne fréquentent pas les camions automobiles, ces ravageurs du macadam le plus solide. Il est, à ce point de vue, désirable que les abonnés du «  Cycliste » signalent les voies secondaires qui peuvent suppléer, de ville à ville, les lignes plus directes qu’empruntent les autos.
Par exemple, ayant formé le projet d’aller, cet été, voir un coin des pays dévastés et surtout la tombe d’un de nos bons randonneurs tombé au champ d’honneur, près de Reims, je serais heureux de savoir par quelles voies détournées je pourrais éviter la grande route sillonnée et défoncée en maints endroits par les camions à double et triple remorque, compagnons gênants s’il en fût.
On a suggéré l’idée d’une carte routière spéciale pour cyclistes où ces petites routes seraient particulièrement désignées  : une telle carte nous rendrait de grands services et il ne faudrait pas hésiter à y faire figurer même les simples sentiers cyclables, par exemple les chemins  »
Vélocio, «  Randonnées préparatoires  », Le Cycliste, janvier-mars 1920, p. 8-15, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_13

 RANDONNÉE PASCALE, 1923

«  Depuis Andance et même avant, je pédalais dans un parterre d’arbres en fleurs  ; les flots bleus du Rhône puissant, les collines teintées de mauve et de rose par le soleil levant, les express défilant sur la rive gauche sous des panaches de vapeur qui finissaient en nuages de plus en plus diaphanes, tout me rappelait des choses vues maintes fois, sous des angles toujours différents, suivant les impressions fugitives de l’heure. Je n’avais encore rencontré que deux autos et la route semblait m’appartenir  ; mais ça ne devait pas durer  ! Peu à peu, les monstres s’éveillèrent et les cargaisons d’êtres humains, empilés, arrimés comme des sacs de blé au fond d’une cale, commencèrent à défiler, je tenais mon extrême-droite, d’autant plus volontiers qu’au ras de l’herbe, je trouvais souvent une surface de roulement libre de trous, de bosses et de cailloux et me permettant l’allure de 25 à l’heure. J’avais compris à la largeur du lit de l’Isère que le Drac et la Romanche devaient donner fort en ce moment et je revis, par la pensée, le Lautaret, la Bérarde, Corps et autres lieux qui m’ont vu souvent  ; plus loin, entre Livron et Loriol, je suivis un instant Annibal remontant la Drôme avec ses Africains, ses cavaliers numides, ses éléphants... J’aurais voulu voir ça  ! Le soleil était déjà chaud  ; les autos passaient en ronflant, tantôt me croisant, tantôt me dépassant, sans me causer pourtant, sur cette route large, la moindre préoccupation, et ce n’était que du bruit et de la poussière dont je me serais évidemment bien passé, mais on s’habitue assez vite à ces voisins bruyants dont l’avion nous débarrassera, je l’espère, à bref délai, car le progrès est toujours en marche et, pour tout le monde, il sera préférable que les assoiffés de vitesse aillent faire du 500 à l’heure sur les routes aériennes, à mille mètres au-dessus du plancher des vaches et des trottoirs cyclables que le Touring-Club aurait dû depuis longtemps créer le long de toutes les routes nationales et départementales.  »
Vélocio, «  Randonnée Pascale  », Le Cycliste, juillet-août, 1923, p.73-75, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_14

 MEETING PASCAL, 1924

«  La montée de Donzère fut enlevée, le vent aidant, avec 5 m. 25, puis la descente m’emmena à la vitesse limite. Je ne sais trop à quelle heure je traversai Orange  ; je remarquais depuis quelques instants que les automobiles étaient plus rares que l’an dernier  ; j’en étais d’ailleurs enchanté, comme de l’état du sol et de toutes les choses qu’on attend mauvaises et qui se montrent bonnes.  »
Vélocio, «  Meeting pascal  », Le Cycliste, Mai-juin 1924, p.60-62, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_14

 EXCURSIONS DU “CYCLISTE”, SEPTEMBRE OCTOBRE 1926

«  “ Je ne voudrais pas t’affliger, mon bon Vélocio, mais tu es, tout de même, un drôle de pistolet  ! Nous étions tout à l’heure bien à l’abri, auprès d’un bon feu, en train de déjeuner et tu me semblais t’intéresser fortement aux hypothèses de Parménide sur l’Être et le Non-Être  ; je me croyais donc assuré de passer tranquillement la journée, quand tout à coup tu fermes le livre, tu plies ta serviette et tu me jettes en pleine nuit dans la tourmente, sur cette route de Planfoy que je commence à trop connaître  ! ”
Ainsi se plaignait, en ce matin du 11 novembre, mon alter ergo, qui est un type dans le genre du légendaire Sancho Pança de Don Quichotte. Mais je le laissai dire et n’en pédalai qu’avec plus d’énergie, car je risquais à chaque instant d’être désarçonné par le vent qui, ce jour-là, ne cessa de souffler sur nous avec fureur pour nous empêcher d’atteindre le but que je m’étais fixé  : Saint-Agrève  ; et il y a réussi, le coquin  ! Mais peu importe  ; j’étais parti pour vivre toute une journée au grand air, au milieu de jolis sites, pour nettoyer mes poumons, calaminés par l’atmosphère fuligineuse de Saint-Étienne. Aller ici ou là, n’avait donc pas grande importance. C’est ce que les autoïstes ne comprennent pas. Vous voulez aller à Saint-Agrève, je vais vous y conduire, m’aurait dit l’un ou l’autre d’entre eux, à qui j’aurais fait part de mon programme, et vous n’aurez qu’à en revenir avec un bon vent dans le dos. Ils ne comprennent pas, vous dis-je, que pour avoir du plaisir à revenir avec le vent dans le dos, il faut d’abord avoir eu la peine d’aller avec le même vent dans le nez. Il suffit seulement d’éviter l’excès, car en tout, il faut de la mesure.  »
Vélocio, «  Excursions du “Cycliste”  », septembre octobre 1926, p.85-98, Source Archives Départementales de la Loire, cote IJ871/3

 DE MEETING EN MEETING, 1929

«  Depuis que la Fédération des Cyclotouristes a pris le gouvernail de la barque du cyclotourisme, que le T. C. F. conduisait au naufrage, nous assistons à un réveil extraordinaire des idées, des tendances, des espérances qui présidèrent autrefois à la naissance du Cycliste, d’où sortit le T. C. F., duquel naquit la Fédération actuelle d’où sortent aujourd’hui d’innombrables groupements cyclotouristiques. Et il y a dans tous ces groupements, une telle activité, une telle vitalité, que nous pouvons dire, désormais, rassurés sur l’avenir du cyclotourisme en France, en dépit du développement de la locomotion mécanique qui menaça un moment de nous submerger avec la complicité inconsciente peut-être, mais néfaste, du T. C. F. Ce n’est plus l’Amérique, où l’homme n’est qu’un engrenage, qu’on nous donnera pour modèle, c’est l’Angleterre où le cyclotourisme, soutenu, défendu par son T. C. F., ne cesse de prospérer. C’est aussi l’Allemagne où le cyclisme utilitaire est plus que jamais en faveur, et tous les pays où l’homme persiste à rester un homme, une individualité, aime son indépendance, refuse d’être empaqueté, ficelé, étiqueté comme un colis qu’on transborde de vagon en auto ou en avion et qu’on dépose çà et là en des lieux étiquetés d’avance, eux aussi, comme devant être visités.
Je descendais des Baux à Maillane il n’y a pas très longtemps  ; je n’avais pas fait trois cents mètres que je dus mettre pied à terre devant une immense auto bondée de ces colis humains auxquels je viens de faire allusion. L’homme au volant, un Yankee pur sang à en juger par son accent, me demanda sans s’excuser le moins du monde (mœurs nouvelles) de barrer la route, s’il serait bientôt aux Baux. — Mais vous y êtes, lui dis-je, vous en voyez les maisons de l’autre côté du ravin. Il se tourna vers sa cargaison  : — Aoh, here are les Baux  ! — Oh  ! très bienne, glapirent quelques voix de femme. — Now, we go to Rémy  ? interrogea le chauffeur. — Ail rig’ht, firent les autres.
Je crus devoir insister et dire qu’il ne suffisait pas de voir les Baux de cette façon sommaire, qu’il fallait entrer dans l’intimité de ces vieux murs, de ces ruines... Peine perdue, l’automédon manœuvrait déjà pour virer de bord, chose d’ailleurs assez difficile avec un tel tacot dont le contenu déversa sur moi des mercis, des thanks et des goodbyes à profusion. Ils avaient vu les Baux, ils allaient voir ainsi Saint-Rémy et ses Antiques, Arles, Avignon et toutes les merveilles que la nature d’abord, puis d’innombrables générations, mâtinées de Gaulois, de Grecs, de Romains, de Sarrasins, de toutes les races humaines, ont accumulées sur la terre provençale. Les barbares  !...  »
Vélocio, «  De meeting en meeting  », Le Cycliste, Mai-juin 1929, p.45-47, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_15

 EXCURSIONS DU “CYCLISTE”, MARS AVRIL 1929

«  Le vent avait été jusqu’ici hésitant, et par moments j’avais cru le sentir contraire  ; il devient, après Valence, nettement favorable et l’on va pouvoir s’amuser, malgré les autos qui surgissent de minute en minute plus nombreuses. À la descente de quelques kilomètres qui aboutit à Saulce, après Loriol, je vais de pair avec deux de ces véhicules, modestes évidemment, mais nous faisons tout de même du 50 à l’heure. Quelques autos filent à 100 à l’heure, poursuivies par trois ou quatre autres qu’elles viennent de doubler et qui s’efforcent vainement de leur rendre la pareille, jusqu’au moment où une plus puissante encore doublera d’un coup tout le groupe, qui finira par s’effilocher. L’on aimerait suivre, d’un avion, ces luttes et leurs péripéties que l’on devine plutôt qu’on ne les voit, car dépassés et dépassants disparaissent vite, et j’avoue qu’au lieu d’être effrayé par cet incessant va-et-vient de bolides, j’en suis plutôt amusé  ; il en descend beaucoup plus qu’il n’en monte, heureusement, car si les doublages devaient avoir lieu simultanément dans les deux sens, la route ne serait plus assez large et le menu fretin de la circulation, cyclistes et motoïstes seraient en danger. Peu de motos pourtant, et moins encore de cyclistes, si ce n’est aux abords des agglomérations où chacun obéit scrupuleusement au Code de la route.
Comme d’habitude, Saint-Étienne fournit un contingent appréciable de voitures et je suis à plusieurs reprises reconnu et salué à la volée par de joyeuses apostrophes.
En somme, si tous les usagers de la route se conformaient aux règlements et que l’on s’efforçât de rendre ceux-ci de jour en jour plus parfaits, c’est-à-dire plus faciles à comprendre et à suivre, le spectacle que nous offrent aujourd’hui les routes à grande circulation comme celle où je joue aujourd’hui un tout petit bout de rôle, serait merveilleux pour qui aime les manifestations de l’activité humaine sous toutes ses formes. Mais il reste inquiétant pour qui a déjà été plusieurs fois sur le point d’être écrabouillé comme j’avais failli l’être pour la deuxième fois clans des circonstances analogues, en descendant, huit jours avant, la côte de Planfoy. Un brouillard épais couvrait la montagne  ; dans les gorges où les tournants dangereux se succèdent sans interruption, une voiture hippomobile montait au pas au milieu de la route, je m’engageais à droite entre elle et la paroi rocheuse, quand une auto sans même avoir corné pour faire ranger plus à sa droite la voiture qui la précède, la double quand même, ne réfléchissant pas qu’un autre véhicule est peut-être entré déjà dans l’étroit couloir où elle se précipite à toute allure. J’ai tout juste le temps de me jeter contre le rocher et... j’ai vu la mort de près à ce moment. Il est pourtant formellement interdit de doubler dans un virage, et le fait qu’on n’y voyait pas à 20 mètres à cause du brouillard n’est pas une circonstance atténuante  ! Enfin, il faut en prendre son parti  ; il peut toujours y avoir un ivrogne ou un maladroit, ou encore un malade au volant de l’auto qui va vous croiser ou vous dépasser et tous les usagers de la route doivent s’attendre à figurer un jour ou l’autre sur le bilan quotidien des accidents de la route.  »
[…]
«  À 14 heures pourtant, nous prenons congé, il ne nous reste que quatre heures et demie pour rentrer avant la nuit. Mon compagnon négocierait, certes, ces derniers 60 km. en une heure de moins, mais il veut absolument demeurer avec moi, ce dont je lui sais beaucoup de gré. Et nous rentrons ainsi de compagnie, sans incident, escortés par une nuée d’autos qui, comme nous, reviennent du Midi.  »
Vélocio, «  Excursions du “Cycliste” », Le Cycliste, Mars Avril 1929, p.30, Source Archives Départementales de la Loire, cote PER1328_15

 CYCLOTECHNIE D’AMATEUR, 1929

«  J’ai vu naître la bicyclette et le cyclotourisme, et, de mauvais prophètes m’assurent que si je persiste à vivre encore dix ans, je les verrai mourir. On peut vivre sans cela me disent-ils voyez l’Amérique, où le cyclisme fut si florissant il y a trente ans, il n’y a plus de bicyclettes il n’y a plus de cyclistes et par conséquent plus de cyclotourisme. Cela est vrai pour l’Amérique, peut-on lui répondre, mais voyez l’Angleterre, le cyclotourisme n’est-il pas aussi florissant qu’il le fut jamais  ? Le Touring Club Anglais ne voit-il pas croître le nombre de ses sociétaires, de purs cyclotouristes ceux-là, et si en France nos rangs se sont éclaircis ces dernières années, la faute n’y en est-elle pas uniquement à l’abandon de notre Touring-Club  ?  »
[…]
«  Un cyclotouriste entre dans son domaine en quittant sa maison, tandis que, pour aller admirer un site catalogué que son guide lui a révélé, le piéton entre dans un train, l’autoïste dans une carrosserie où la nature leur semble aussi étrangère que lorsqu’ils étaient entre leurs quatre murs.  »
Vélocio, «  Cyclotechnie d’amateur  », Le Cycliste, 1929, republié en 1954, p.285

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