... Ah ! que j’avais raison de tenir la trépidation pour un de nos plus redoutables ennemis et d’attirer sur elle l’attention et la haine des cycliste ! Je n’en ai jamais plus souffert qu’au cours de ma récente randonnée pascale qui m’a conduit, en compagnie d’un de nos bons randonneurs stéphanois, sur les bords de la Méditerranées. Le hasard voulut que la lune, sur laquelle nous avions compté, ne se montra point, et nous pédalâmes, en pleine nuit noire, du Pont-de-Gueydan (au-dessus d’Entrevaux) jusqu’à Cannes, ainsi que je l’ai conté précédemment.
Or, à la seule clarté d’une modeste lanterne à acétylène, il est impossible de choisir son terrain, comme on le fait en plein jour, et de se défiler sur les bas-côtés quand le milieu de la chaussée est par trop mauvais. Il faut suivre sa ligne et espérer n’éviter que les trop gros obstacles ; ceux qui fréquentent par là-bas savent combien les routes, autour de Nice, ravagées par les autos et par une circulation intense, sont trépidantes.
Et le hasard voulut que le soir du second jour, nous pédalâmes derechef, de 22 a 24 h., entre Sénas et Avignon, sur de tout aussi mauvaises routes.
Si bien qu’en rentrant de ma randonnée, je suis plus que jamais décidé à revenir aux pneumatiques de très fort calibre : 50, voire 55 mm, que j’avais, il y a quelque cinq ou six ans, sur mes bicyclettes de voyage.
V.