Vélotextes

Miscellanées vélocipédiques

Paris véloçable

Tous nous sommes élevés à maintes reprises dans la Bicyclette contre l’état horrible dans lequel nos édiles laissaient le pavé de la capitale et surtout contre le pavé de grès, antique vestige des siècles passés. Il est littéralement impossible de circuler en machine dans certains quartiers, notamment dans toute la région Est de Paris.
Apprenons à nos lecteurs parisiens une bonne nouvelle : L’administration prononcez la Préfecture de la Seine continuera, en effet, cette année, les travaux de transformation des chaussées et la substitution du pavage en bois à l’ancien revêtement sur un (…)

Le vélométropolitain (1894)

« La bicyclette est bien commode en principe pour se transporter d’un point à un autre de la capitale. Avec elle pas d’omnibus à attendre, pas d’allures tortueuses des voitures publiques à subir ; mais aussi que d’inconvénients, que de dangers présente le cyclisme urbain ! L’infortuné vélocipédiste est une victime toute désignée aux cochers, arroseurs et autres gêneurs. La rue de Paris n’est vraiment pas cyclable et il faut une certaine dose d’habileté d’abord et de courage ensuite pour oser s’y aventurer en machine.

Quelqu’un a proposé d’établir un vélométropolitain, c’est-à-dire un chemin de fer à voie aérienne où un étroit passage serait réservé aux cyclistes. »

Cyclisme aérien (1894)

Il ne s’agit pas d’un aéroptère plus ou moins perfectionné, ailes dans les airs et de pédaler au-dessus des vallées et des montagnes. La nouvelle, ou plutôt le projet que nous apportent les journaux américains, est presque aussi impraticable. Un habitant de Minneapolis rêve de faire construire une voie aérienne, destinée à la circulation des cycles, une sorte de pont destiné à relier Minneapolis à Saint-Paul.
Des lampes électriques placées peu au-dessus de la voie en question, serviraient, dans le projet, à éclairer à la fois le chemin des cyclistes et les rues de la ville. La (…)

Cycle paths (1898)

Cycle paths (1898)

Les sentiers cyclables des Landes d’Arcachon à Léon

Les sentiers cyclables des Landes d’Arcachon à Léon

Depuis très longtemps, les résiniers de la forêt des Landes, de même que les fonctionnaires des Eaux et Forêts, vaquent à leurs occupations à bicyclette. Il semblerait que le sol, presque exclusivement sablonneux de cette région, doive mal se prêter à ce mode de locomotion. Il n’en est rien dans les endroits où les aiguilles de pins ont formé, en s’accumulant, un épais tapis. Là où ce tapis ne s’est pas formé naturellement, c’est-à-dire partout où les arbres sont jeunes, il a fallu y suppléer par l’apport de ces mêmes aiguilles, d’herbes, de genêts séchés, voire de paille, d’où, sans doute, leur nom de « sentiers paillés ».

PFAUENINSEL UND GLIENICKE

PFAUENINSEL UND GLIENICKE

En 1893, au palais des sports rue de Berri à Paris, des paysages étaient peints sur les murs de ce manège de cyclitation pour représenter la grande route.
Walter Benjamin dans « Enfance berlinoise » décrit son apprentissage du vélo propre à cette époque.

Grand Manège Central, 4, rue Buffault.

Grand Manège Central, 4, rue Buffault.

Au manège Central
Un des quartiers les plus populeux de Paris, le quartier Montmartre, devient décidément cycliste. C’est à la parfaite organisation du manège Central, 4, rue Buffault, qu’il faut attribuer ce mouvement vélocipédique. M. Rouveroux, le sympathique directeur de cet établissement, se multiplie pour satisfaire sa nombreuse et élégante clientèle et a apporté plusieurs innovations, telles que le service des promenades au Bois, grâce auquel les cyclistes trouvent à la porte du Bois leur machine toute prête, et n’ont par l’ennui de traverser Paris, toujours dangereux pour les (…)

Manège Terront

Manège Terront

Manège Terront (La Bicyclette, 1894)
Le manège Terront organise pour le 15 décembre prochain une grande fête vélocipédique au profit des professeurs. Cette fête promet d’être des plus intéressantes.
Afin d’éviter la trop grande affluence des fêtes précédentes et pour donner entière satisfaction aux spectateurs, le nombre des places a été limité à 500.
Les personnes qui désireraient assister à cette soirée sont donc priées de bien vouloir prendre leurs billets à l’avance.
Orchestre du cercle de l’Essor sous la direction de M. A. Ducros. Prix d’Entrée : places réservées 3 fr. - (…)

Le Cycliste et l’Œuvre de Vélocio (1936)

Le Cycliste et l’Œuvre de Vélocio (1936)

«  Durant quarante-quatre années, sous la plume de son fondateur, le «  Cycliste  » n’a cessé de mettre en valeur les bienfaits du Cyclotourisme, les joies immenses que la «  Petite Reine  » nous permet de goûter en communion avec la nature et surtout de préciser combien ils sont accessibles à tous et à toutes, humbles ou puissants.
Le «  Cycliste  », c’est l’historique du Cyclotourisme en France  ; c’est aussi l’apostolat de Velocio.  »

L’ŒUVRE DE VELOCIO (Suite) 1931-1936 : Le Cyclotourisme Moderne

L’ŒUVRE DE VELOCIO (Suite) 1931-1936 : Le Cyclotourisme Moderne

« Quatre concours techniques en trois ans, plus le Chanteloup annuel, voilà qui aurait réjoui Velocio, toujours à l’affût du nouveau. »

L’ŒUVRE DE VELOCIO (Suite et fin)

« La vieille et éternelle querelle qui avait longtemps divisé sportifs et touristes est à présent complètement terminée. Au dernier Tour de France. Charles Faroux avait assumé la direction technique de l’épreuve, à la place de Henri Desgrange, indisposé. Déjà il commentait à chaque étape de montagne le travail des coureurs dans les mêmes termes, et avec les mêmes conclusions qu’avaient employés jadis Carlo Bourlet, Perrache, Paul de Vivie. Les coureurs prêtaient d’autant mieux à sa critique, qu’habitués à leurs dérailleurs utilisés dans les autres compétitions, beaucoup se trouvaient handicapés d’avoir à descendre de leur bicyclette pour modifier leur développement. Cela laissait prévoir que l’utilisation des changements de vitesse, commandés en marche, encore interdite en 1936, serait un jour admise dans le Tour de France.
C’est fait !... Par un communiqué du 18 novembre. L’Auto informe ses lecteurs que les bicyclettes du Tour de France seront équipées avec des dérailleurs en 1937. Bravo, Desgrange !
Cette décision met le point final à une longue controverse qui a duré plus de trente ans. Velocio illuminerait à cette nouvelle. Je voudrais aller aux Grands-Bois lui murmurer cette victoire. »

14 vitesses de 1908

« Comme on va sûrement en mettre, car mon compagnon, dans la force de l’âge et bien entraîné, est de ceux qui n’aiment pas traîner sur la route, que j’ai besoin de m’arrêter un certain temps à Anse et que cependant nous tenons à rentrer avant la nuit, je choisis dans mon écurie ma vieille 14 vitesses qui date de 1908 et qui, avec 4 couples de pignons et deux dérailleurs, deux freins et des garde-boue, ne pèse pas moins de 17 kilos en ordre de marche. Certes, j’aimerais mieux qu’elle n’en pesât que 14, qu’elle eût un cadre moins haut qui ne m’obligeât pas à coller ma selle au ras du tube et, enfin, qu’elle eût des pneus extra-souples. »

Ballon n°1

Ballon n°1

La bicyclette de demain (Janvier Février 1927)
Enfin, un constructeur s’est décidé à industrialiser la bicyclette à gros pneus dont nous avons, dès 1904, démontré la supériorité sur le terrain. Et ce constructeur, M. Aumon, à Nantes, a mis à ma disposition une de ces bicyclettes, pour toutes expériences comparatives que je voudrais faire. A vrai dire, je n’ai pas besoin, pour être convaincu de la supériorité des gros pneus, de faire de nouvelles expériences, et tant que j’ai pu obtenir des pneus souples de 50mm pour mes n° 4 et 5 et mon tandem, qui virent le jour en 1904 et 1905, j’ai (…)

Tandems

Tandems

Tandem (1904) «  Ma plus longue étape à tandem(équipe mixte) a été de 195 kilomètres et m’a laissé l’impression que, la femme se fatiguant moins et l’homme pas davantage qu’en pédalant chacun pour son compte, la vitesse de marche était sensiblement plus grande. En fait, nous fîmes, le 31 octobre, ces 195 kilomètres en 10 heures, tous arrêts compris, soit 75 kilomètres de Givors à Tain en 2 h. 50 et 120 kilomètres d’Avignon à Saint-Maximin par Trets en 7 heures, trajet modérément accidenté comme on voit  ; pourtant la nuit tombant vite à cette époque, nous força, après Aix, à ralentir (…)

Bicyclette n°5 (à petites roues de 50 cm)

Bicyclette n°5 (à petites roues de 50 cm)

«  Un peu partout, ma machine liliputienne excite l’étonnement et les cris des enfants. Les Vé  ! Qu’ès aco  ! et autres exclamations provençales me saluaient dans chaque village.  »

Trottinette

Trottinette

«  Je vais donc, dès cette fin de saison, comparer avec méthode, sur mes terrains d’expérience, les résultats que me donne ma Ballon des vieilles gloires qui se caractérise par des roues de 500 à boyaux de 50 et la compression de toutes ses parties, par quoi l’on est arrivé à en réduire le poids à onze kilos et à lui donner l’air d’une trottinette.  »

Touricyclette 1905

Touricyclette 1905

Sur la cote d’Azur (1906)
«  Mon étape-transport se termine à 5 heures devant la gare d’Avignon d’où l’express m’amène à Bandol à midi. Ah ! si j’avais trouvé à Orange ma touricyclette dont la qualité maîtresse est de ne jamais déraper, même dans la boue la plus grasse, je me serais bien moqué du temps, et il est fort probable que, malgré son moindre rendement, cette machine essentiellement confortable m’aurait permis de couvrir en 10 heures les 170 kilom. qui, à Orange, me séparaient encore de Bandol ; je les aurais, il est vrai, couverts en huit heures sur mon n° 5, mais il lui faut, à (…)

Rétrodirecte

« Je pratique assez fréquemment la rétrodirecte pour pouvoir me dire rétroïste moyen et j’ai remarqué que les muscles qui se fatiguent à rétropédaler sont les mêmes qui se fatiguent à contrepédaler à la descente sur une roue serve, exercice auquel je me livre assez souvent en hiver, de sorte que je n’éprouve jamais ce besoin de me remettre en forme et que je puis à n’importe quel moment faire une promenade d’une centaine de kilomètres en rétrodirecte sans courbature anormale. Car j’ai été, à ses débuts, un partisan convaincu, un emballé du répropédalage et le premier adepte du capitaine (…)

Randonneuses

La hantise de la légèreté, 1913
« Les cadres de mes randonneuses sont de différentes marques et pèsent tous, à 100 grammes près, le même poids : 4.600 grammes ; là dedans sont compris la fourche de direction montée, le pédalier complet avec pignons 48 dents, manivelles de 17 centimètres et pédale à scie, mais sans le guidon ni la tige de selle Ces cadres sont tous brasés et à raccords visibles, courts à l’arrière avec ponts cependant pour roues de 65 centimètres, et leur hauteur varie de 53 à 55 centimètres ; un seul d’entre eux est à soudure autogène et pèse 100 grammes de moins. A tort (…)

Bicycle et vélocipède Michaux

En 1880, des bicyclistes s’étaient rendus de Saint-Étienne à Lyon puis Grenoble, et retour, soit 320 km. L’histoire avait été colportée partout, et suscita des vocations. Paul de Vivie fit son apprentissage de l’équilibre et ses premiers coups de pédale sur un vélocipède type Michaux, puis acheta un grand-bi d’occasion aux frères Gauthier, en 1881. Il devint secrétaire du Club des cyclistes stéphanois, créé la même année. Les chutes firent parfois rester remisée sa monture. Il réalisa tout de même une belle étape de 100 km vers le Livradois-Forez.
En allant au Puy Mary, 1922
Je ne (…)

Quand Vélocio se rend au concours de frein avec un système a.b.s

Quand Vélocio se rend au concours de frein avec un système a.b.s

Dans le récit «  Çà et là  » et dans l’article «  Autour du Concours de frein » de 1901, Vélocio nous décrit en détail son vélo et son système de frein anti-panache. Sur la route, il fait le 15 août une pause à Châtillon de Michaille, chez la famille Juillard. Le docteur Juillard a pris en photo sa machine et lui, ensemble et séparément, juste avant son départ à 5 heures moins le quart de l’après-midi. La première photo conservée au musée d’art et d’industrie est reproduite dans la biographie de Vélocio par Raymond Henry. Elle a été aussi exposée lors du week-end pascal 2024 au musée (…)

Quand Vélocio se bricole un Mountain Bike

EXCURSIONS DU “CYCLISTE”, 21 FÉVRIER 1926
«  Au début de la saison, j’utilise volontiers mes excursions dominicales pour essayer différentes machines et me rendre compte de leurs défauts et de leurs qualités. J’ai donc laissé à l’écurie, le 21 février, ma légère randonneuse à 4 vitesses, je suis parti sur un véritable carrosse de gala pesant en ordre de marche 20 kilos, construit pour être utilisé quand bon semblerait comme vélo-moteur et il l’a été pendant 1.500 km  ; après quoi son propriétaire dégoûté du Lutetia qu’il avait fixé sur la roue arrière, a voulu s’en servir comme d’une (…)

Flottante de 1912

La hantise de la légèreté, 1913
« Mais je ne monte pas que des randonneuses, j’ai une bicyclette un peu plus confortable, équipée pour le tourisme, ma vieille chaîne flottante souvent décrite dans Le Cycliste, dont le cadre n’est pas plus lourd que celui de mes quatre randonneuses, mais qui a des garde-boue en bois, une selle B 10, large et forte, des pneus démontables de 650 x 35, à toile apparente sur jantes bois et aluminium, comme ceux de C, un moyeu genre New Departure avec frein à contrepédale, un frein sur jante avant, sacoche garnie, timbre, porte-lanterne, et rien de plus, ma (…)

Ballon n°2

RANDONNÉE PASCALE, 1928
«  Puisque je suis condamné à randonner, me dis-je, randonnons et rentrons par la route  ; ce me sera l’occasion de soumettre à plus rude épreuve ma bicyclette Ballon n° 2 dont c’était le premier long voyage. Ma Ballon n° 1 est mon Aumon qui, depuis février 1927, a mis a son actif, d’abord en mono, puis en flottante, ensuite en dérailleur, plus de 9.000 km. Je me suis fait construire pour cette année une Gauloise à pédalier très bas, arrière court, cadre ouvert qui en permet l’accès aux dames, aux ecclésiastiques et surtout aux cyclistes âgés qui aiment pouvoir (…)

Bicyclette 1900 (Quand Vélocio utilise une béquille en voyage)

MON RAID PASCAL, 1903
«  J’ai pris mon ordinaire machine de tourisme  : guidon à deux positions, selle oscillante, cinq développements dont deux interchangeables en marche par deux chaînes, roue libre partout, un frein sur jante AR et un frein à patin sur pneus AV, gros pneus, poids en ordre de marche 29 kilos. Tel est son signalement. Elle date de 1900 et semble se porter très bien encore, bien qu’elle m’ait servi dans la plupart de mes plus longs voyages tra los montes. C’est à ce vieux clou que je puis abandonner à n’importe quel coin de rue sans crainte qu’on me le vole, tant il est (…)

Bicyclette N°1 (1903)

EXCURSIONS DU “CYCLISTE”, juin 1905
« Je choisis donc cette fois, parmi mes bicyclettes de tourisme, celle que, depuis deux ans, je considère comme la meilleure sous le rapport du rendement et qui a déjà à son actif plus de 6.500 kilomètres. C’est avec elle que j’ai fait avec le moins de fatigue mes meilleures étapes, par exemple Saint-Etienne-Autun (200 kilomètres) en 8 heures, l’ascension du Ventoux en 2 h. 1/2 (22 kilomètres et 1.700 mètres d’élévation). C’est surtout à l’ascension des côtes qu’elle rend d’une façon remarquable ; elle était donc tout indiquée pour l’excursion (…)

ÉPILOGUONS (1897)

«  Je n’ai pas, ce mois-ci, d’expériences à conter, bien que j’ai essayé, le 15 août, d’en placer une autre, et une bonne, à l’actif des machines à multiples développements, en allant de Lyon au Col du Lautaret. Malheureusement, ce jour-là, la guigne m’a poursuivi et, comme disait un Alsacien de mes amis, tous mes brochets ont été détruits  »

Saint-Étienne Lyon (1898)

«  Les excursions que je fais se résument, au bout de quelques jours, en deux ou trois impressions plus vives que les autres, agréables ou fâcheuses mais qui se figent en ma mémoire et qui lorsque je les passe en revue, même celles d’il y a dix ans, les caractérisent nettement et me permettent de les évoquer chacune à son tour sans les confondre  »

LA LOUVESC — SARRAS — LYON (1899)

«  On traverse ainsi tantôt rapidement, tantôt nonchalamment, des paysages très variés, kaléidoscope vivant dont les mille tableaux pénètrent par les yeux dans la pensée et vont ensuite se fixer embellis, amplifiés, idéalisés, dans l’imagination.  »

Le mont Verdun (patrimoine‽)

Le mont Verdun (patrimoine‽)

Dans sa biographie de référence, Raymond Henry souligne la place que prend une excursion au mont Verdun pour Vélocio dans la quête de la polymultipliée. Le 3 mai 1896, il est en effet invité par le capitaine Perrache, alias l’Homme de la montagne, alors chantre des petits développements, à une balade dans les monts d’Or. Le capitaine Perrache habite à Rochetaillé-sur-Saône. Ils attaquent les montées après le pont de Neuville, vers Poleymieux, le mont Thou et le mont Verdun, puis Limonest. Le retour se fait par Saint-Germain-au-Mont-d’Or. Vélocio, muni d’un seul développement de 5m (contre (…)

Une bonne journée (1899)

« Ce sont là malheureusement des promenades qui vous mettent en appétit et à peine a-t-on fini qu’on voudrait recommencer, tant il est agréable de se rincer l’œil, pour parler l’argot moderne, dans des kilomètres et des kilomètres de paysages incessamment variés qui par la multiplicité des images, tantôt nettes, tantôt indécises et des souvenirs qu’on en conserve, vous laissent l’impression qu’on a voyagé dans le rêve et traversé l’infini.  »

France – Suisse – Italie (1900)

«  Il paraît que je fais des choses tellement extraordinaires que l’illustre Tartarin ne sera bientôt, à côté de moi, qu’un tout petit garçon et que les esprits sensés refusent tout simplement de croire à la véracité de mes récits de voyage.  »

MONT-BLANC, SUISSE, JURA (1899)

«  Pour peu que je continue — et j’en ai grande envie — à parcourir à bicyclette plaines et montagnes, je pourrai bientôt me décorer du titre de cyclotouriste professionnel.
Est-ce le désir de démontrer, d’une façon irréfutable, par la pratique, les avantages des bicyclettes à plusieurs développements  ? est-ce le plaisir de voir des régions nouvelles où les cyclistes ne fréquentent guère ? est-ce l’ivresse des descentes à folle vitesse ou la satisfaction de surmonter les obstacles que la nature nous oppose  !  »

Un raid de 600 km à bicyclette (1900)

«  Est-ce du tourisme, est-ce du sport, ou bien est-ce simplement un peu fou, que d’aller de Saint-Étienne à Marseille et en revenir en deux jours et demi  ?
Ce sera ce que l’on voudra, mais, ce faisant, je me suis fourni une preuve dont j’avais besoin, en faveur des bicyclettes polymultipliées et de l’alimentation strictement végétarienne.  »

Roue trop libre (1899)

«  Réchauffer son moyeu sur un petit feu de brindilles de bois sur le bord de la route et l’on sera sauvé pendant au moins trois kilomètres.  »

De Saint-Étienne à Cannes et retour par les Maures et l’Estérel (1900)

De Saint-Étienne à Cannes et retour par les Maures et l’Estérel (1900)

«  Pour un beau voyage, c’est un beau voyage que nous avons fait là pendant les fêtes de Pâques, et les quatre jours que nous y consacrâmes ne pouvaient certes pas être mieux employés.  »

Forêt de Lente et Vercors (1900/1904)

Forêt de Lente et Vercors (1900/1904)

«  Le Vercors est décidément un pays merveilleux, et l’on trouverait difficilement un autre coin de terre où, en un espace si petit qu’un cycliste peut aisément le parcourir en deux jours dans tous les sens, soient réunies tant de beautés naturelles  ; il n’y manque que des glaciers.  »

Un Tour en Savoie (1898)

Un Tour en Savoie (1898)

«  ...j’avais chargé sur mon porte-bagage d’arrière 6 kilos de flanelles et de vêtements de rechange dont je n’ai pas eu besoin. Dans ma musette suspendue au guidon, j’avais revolver, carte au 1/200000, itinéraires de Dolin-Revel et mes habituelles provisions de bouche, pain et pommes, un falot plié et deux bougies. Avec tout cela et de la résolution on peut aller loin et longtemps sans être un milliardaire.  »

Pendant les fêtes de Pâques (1897)

«  Malgré mes pneumatiques, gonflés sans doute à l’excès, je trouve, comme toujours, détestable l’interminable pavé de Vaise aux Brotteaux, et je réclame, in petto, des trottoirs à l’usage des cyclistes   ; nos petits-neveux en auront sûrement  ; que n’auront-ils pas ces gaillards-là à qui nous préparons un si bel avenir.  »

D’Ambérieu à Ambérieu (Août 1898)

«  le poids ne me gêne que lorsqu’il me faut porter ma machine, mais quand c’est elle qui me porte, je ne m’aperçois guère de quelques kilos de plus ou de moins.  »

SAINT-ÉTIENNE, GRENOBLE, GAP, BRIANÇON, CHAMBÉRY

«  J’ai toujours plein mon tiroir de projets de voyages et je choisis celui qui devait me permettre de remettre en lumière les qualités des machines à plusieurs développements. Sur mon porte-bagage arrière je fixai le paquet sous toile caoutchoutée qui me sert de valise, j’accrochai à mon guidon le sac-musette à trois compartiments où je place mes cartes, mon revolver, quelques objets de toilette, du pain et des fruits, j’accrochai au cadre sous la selle le frein à large patin de bois grâce auquel je puis faire les descentes les plus raides sans me fatiguer à contrepédaler, et j’allai dormir.  »

Extraits du carnet de route de Vélocio (1899)

« Je suis arrivé beaucoup moins fatigué que le jour où par un temps et des routes absolument identiques j’avais transporté le même voyageur et le même poids total en voiturette attelée à une bicyclette. D’où je conclus qu’il est plus avantageux de porter que de traîner un poids donné, à la condition de s’habituer à la direction beaucoup plus dure quand on porte que lorsqu’on traîne. »

La course du Tour de Saint-Julien (1899)

La course du Tour de Saint-Julien (1899)

«  À partir de ce moment et pendant 8 kilomètres de pente moyenne à 5 %, je ne pédalai que d’un pied et j’aurais été forcé d’abandonner si je n’avais eu à ma disposition, en cette occurrence, un développement assez faible pour qu’un seul pied pût, grâce à lui, faire le travail des deux.  »

Confirmation d’une expérience (1899)

Confirmation d’une expérience (1899)

«  Tout d’abord il ne faudrait pas croire que j’ai marché tête baissée comme un recordman, sans rien voir du paysage et indifférent au spectacle de la nature  ; j’ai simplement voyagé en touriste pressé et je me suis appliqué à varier mon itinéraire afin de voir le plus de sites possible.  »

Bis repetita placent, Sæpe repetita docent. (1897)

«  Je vais assez fréquemment à bicyclette de Saint-Étienne à Lyon et vice versa, tantôt par Duerne, tantôt en prenant le chemin des écoliers par le Bessat et les bords du Rhône, parfois aussi en suivant la route directe par Givors, laquelle est bien monotone  ; il est bien rare que j’y rencontre d’autres cyclistes que ceux du cru, facilement reconnaissables à l’absence de tout bagage et à leurs allures.  »

En montagne (1899)

«  Je vais donc en peu de mots vous dire à quelles exigences doit répondre une bicyclette de haute montagne.
Je rentre justement d’un petit voyage de trois jours (Saint-Étienne-Grenoble-Gap-Briançon-Chambéry) dont vous pourrez, si cela vous intéresse, lire dans le Cycliste le récit détaillé et où je puiserai quelques exemples.  »

5 jours en Montagne (1909)

«  Conter par le menu une excursion, deux ans après l’avoir faite et quand on n’en a rapporté que des notes succinctes, serait bien hasardeux. Les impressions reçues en cours de route, du nuage qui passe, des rencontres fortuites se sont évanouies  ; mais les grandes lignes du voyage sont demeurées et se détachent de mes souvenirs aussi nettes que le lendemain de notre retour  »

Sur la cote d’Azur (1906)

Il n’y a pas très longtemps, ce que nous entendions par Côte d’azur, allait tout simplement de Saint-Raphaël à Menton. Au delà, c’était l’Italie ou la Riviera ; en deçà ce n’était rien. Aujourd’hui, il n’en va plus de même et nous entendons par Côte d’azur tout le littoral compris entre Marseille et la frontière italienne ; et s’il en est une partie bénie des dieux, qui, plus que tout autre, mérite d’être ainsi désignée, c’est assurément la dentelle de rochers, de plages, de baies, de calanques abruptes et de collines mollement arrondies, qui termine au sud le département du Var si (…)

Quand Vélocio utilise le téléphone sans fil imaginaire !

«  Nous quittâmes l’excellent hôtel de la Poste à 14 heures et le vent nous hissa sans efforts appréciables de notre part à Pradelles et jusque sur le plateau, montée de 6 ou 8 kilomètres qu’ on estime généralement dure. Du point culminant, la route jusqu’au Puy n’est qu’une succession de longues descentes et de faibles contre pentes. Ce fut vertigineux. Le sol était bon, la route déserte  : on pouvait sans danger laisser aller à la vitesse limite qui qui fut souvent de 60 à l’heure. A cent mètres les uns des autres nous ne roulions plus, nous volions et les montées ne nous ralentissaient (…)

Randonnée pascale 1913

Randonnée pascale 1913

«  Autrefois, je me chargeais d’un tas de choses, cette fois je n’emportai que trois mouchoirs dans une poche, du pain dans l’autre poche, ma sacoche à outils et, dans un petit paquet roulé derrière la selle, ma pèlerine et une chambre à air.  »

Randonnées stéphanoises (1902)

«  Il est impossible de choisir parmi les sites traversés par cet itinéraire de 235 kilomètres  ; cependant, les plus appréciés ont été les gorges de l’Erieux, de leur début au débouché du plateau de Saint-Agrève, jusqu’au Cheylard, et les gorges du Doux dans la partie comprise entre le Crestet et Tournon.  »

Excursion du cycliste (1903)

«  Il me paraît important que l’on sache bien, que l’on proclame très haut, que la bicyclette moderne permet de se déplacer tout aussi bien que l’automobile, sans fatigue normale, mais à très peu de frais ; qu’un cycliste végétarien peut aller de Lyon à Marseille le premier jour, de Marseille à Nice le lendemain en dépensant à peine un centime par kilomètre, revenir en deux autres journées, et sans plus de dépenses, par Digne, à son point de départ  »

Une de plus (1912)

Vélocio, Randonnées Stéphanoises, Une de plus  !, Le Cycliste, Juin 1912, p.125- 133, Source Archives départementales de la Loire cote PER1328_12
Une quoi  ? Eh donc, une de ces étapes de 40 heures qui sont, pour tant de cyclistes, l’abomination de la désolation, parce qu’ils n’ont pas encore essayé de les faire dans les conditions requises, c’est-à-dire sans se fatiguer anormalement, selon la méthode de l’Ecole stéphanoise. Le temps était loin d’être engageant quand nous partîmes, mais nous ne sommes pas libres de choisir notre heure et notre jour et les fêtes de la Pentecôte tombant (…)

Randonnée pascale mars (1907)

Vélocio, Randonné pascale, Le Cycliste, mars 1907, p.41 à 45, Source Archives départementales de la Loire, cote PER1328_9
Qui a bu boira  ; qui a randonné randonnera. J’ai beau me répéter qu’il serait, sans doute, sage de renoncer aux étapes-transport  ; que lorsqu’on a franchi le cap de la cinquantaine, qu’on est même, comme moi, à mi-chemin de celui de la soixantaine, il est peut-être imprudent de s’exposer à des fatigues que tout le monde s’accorde à trouver excessives, je fais comme le nègre de Mac-Mahon, je continue. Peut-être aussi tout le monde a-t-il tort de trouver excessives (…)

Excursion pascale (1905)

Excursion pascale, Vélocio, Le Cycliste, avril 1905, p. 66-74, Source Archives départementales de la Loire cote PER1328_8
À Pâques, nous avons coutume, à l’École Stéphanoise, depuis 1900, d’aller nous promener sur la côte d’Azur. La montagne nous est encore trop interdite par la neige et par la boue pour que nous nous y hasardions, et le passage du col des Grands Bois à 1245 mètres suffit pour nous donner un avant-goût des surprises qui nous attendraient au col du Lautaret, par exemple, où quelques-uns eurent, cette année, la velléité de nous entraîner. Tentative qui ne résista pas à (…)

LE COL DU ROUSSET à 8 heures de Saint-Etienne (1905)

Le col du Rousset à 8 heures de Saint-Étienne, Le Cycliste, Août 1905, p.142-146, Source Archives départementales de la Loire cote PER1328_8
Avant de mourir au cyclotourisme actif, je m’occupe à poser des jalons qui serviront à mes successeurs pour juger du chemin parcouru, des progrès accomplis. Car j’espère bien avoir des successeurs pour qui la mise en valeur du moteur humain sera la principale affaire, qui, sans faire fi des moteurs mécaniques dont l’avenir est ailleurs, estimeront qu’en fait de moyen de transport personnel il n’en est point de plus honorable que celui dont tous les (…)

Mon raid pascal (1903)

Vélocio, Mon raid pascal, Le Cycliste, 1903
Il ne s’agit pas précisément, cette fois, d’une excursion ; car l’itinéraire projeté comportait une partie transport, hors de proportion avec la partie excursion. Depuis longtemps, je me promettais de compléter ma connaissance des routes du littoral et de pousser de Saint-Etienne jusqu’à Menton par la route évidemment la plus courte, c’est à-dire par Die, Digne et Puget-Théniers à l’aller ; au retour, la Turbie, la Nouvelle Corniche du T. C. F. et le littoral jusqu’à Toulon devaient constituer l’excursion proprement dite. Les fêtes de Pâques (…)

Excursions du “ CYCLISTE ” (mai 1903)

Excursions du “ CYCLISTE ”, Vélocio, Le Cycliste, mai 1903
1 648 kilomètres en mai ont porté à 7.405 kilomètres mon kilométrage depuis le 1er janvier. Rien de sensationnel comme longueur d’étape, si ce n’est pour l’Ascension une excursion dominicale de 370 kilomètres du mercredi soir au vendredi matin, au cours de laquelle nous avons grimpé à bicyclette jusqu’à l’observatoire du mont Ventoux (22 kilom , élévation 1 600 m.). C’est la plus rude montée que j’aie, jusqu’à ce jour, placée à mon actif. Partis à 6 h. et quart de Bédoin, nous sommes arrivés au sommet à 9 heures après un arrêt (…)

Excursion pascale des 29,30 et 31 mars 1902

Excursion pascale des 29,30 et 31 mars. Départ de La Digonnière, octroi, le samedi à 16 heures précises : Col des Grands-Bois, Boulieu, Andance, Valence, Loriol (114 kil., coucher) ; départ le dimanche à 4 heures : Montélimar, Orange, Avignon (218 kil., jonction avec le groupe marseillais de 9 h. 1/2 à 10 heures) ; Pont-de-Bonpas, Orgon, Salon, Rognac, Marseille (323 kil.. arrivée à 16 heures, visite de la ville, coucher) ; départ le lundi à 4 heures pour 1’Estaque. Carri-le-Rouet, Martigues, Istres. les Baux, traversée des Alpines. Tarascon. Remoulins, Pont-Saint-Esprit, et rentrée le (…)

Le pays du soleil, 1903

Vélocio, Le Cycliste, Décembre 1903
LE PAYS DU SOLEIL Ce coquin de Midi exerce sur moi une fascination incompréhensible. Depuis que je sais qu’en quelques heures de vigoureuses pédalées je puis me transporter par delà la cité des papes, je ne me lasse pas, sitôt les Alpes fermées par la neige à nos pneumatiques, d’élaborer des itinéraires aboutissant quelque part le long de la mer bleue. Et cela dure jusqu’au printemps, jusqu’à l’été pour mieux dire, car la haute montagne ne n’est pas ouverte avant le Ier juillet, et encore ne faut-il pas aller, à cette date, au Parpaillon, ou au (…)

Cure de printemps (1910)

«  Pendant que je déjeunais en plein air, un curieux, que l’on me dit plus tard être le coureur Petit-Breton, vint examiner d’assez près ma machine dont les trois chaînes sans doute l’intriguaient  ; je regrette qu’il ne m’ait pas été présenté, j’aurais ainsi recueilli son opinion sur les chances des monos contre les polys dans l’étape Luchon-Bayonne et j’aurais tâché de savoir avec quel ou quels développements il comptait faire cette étape.  »

EXCURSIONS DU CYCLISTE juillet aout 1924

Gel et dégel, brume et soleil, froid et chaud, suées copieuses et bise cinglante, paysages sévères et riants, pittoresques et quelconques, tout a été réuni, au cours des 150 km. de mon excursion de dimanche dernier, pour la santé du corps et la distraction de l’esprit. Il gelait ferme au départ et l’on pouvait s’attendre à de mauvais états de routes ; je choisis donc de nouveau mon lourd carrosse sans chaîne. Parti aimable compagnon qui ne me quitta qu’à aimable compagnon qui ne me quitte qu’à 17 heures, enchanté lui aussi d’avoir vécu de bonnes heures en pleine nature. Quand on tourne à (…)

Excurions du Cycliste (juillet-aout 1928)

Excursions du “Cycliste” (22 Mai 1928) Mai et juin furent toujours, pour les randonneurs de l’E. S., les mois des grandes excursions  ; les jours y sont longs et les chaleurs encore modérées. Malheureusement, ces deux mois sont devenus, ce me semble, pluvieux plus qu’autrefois et le mauvais temps vient trop souvent contrarier nos projets. J’avais formé celui d’aller, jeudi dernier, à Glozel, mais il me fallait partir à 4 heures pour avoir quelque chance de négocier, en plein jour, les 260 km. que comporte cette excursion. Or, il plut toute la nuit et il pleuvait encore à 4 h. Glozel fut (…)

Excursions du “Cycliste” mars avril 1927

Je ne retiendrai que deux de mes excursions dominicales de février et de mars, celles qui eurent pour objet l’étude, sur le terrain, de la bicyclette ballon, tant au point de vue Confortable qu’au point de vue Rendement. Le 21 février, je venais de recevoir cette machine dont j’ai déjà parlé dans le précédent Cycliste ; elle était encore monoxée à 4 m. 70 et quoique l’itinéraire que j’avais choisi ne fut pas très accidenté, il l’était assez pour me mettre en échec avec une machine poussive. Mais, dès le départ, à 7 h. 1/2, sur le pavé, .je sens que j’ai sous moi une monture à grand * (…)

excursions du cycliste nov dec 1925

Un joli tour d’une centaine de kilomètres à faire dans la matinée, histoire de se dégourdir les jambes, de s’aiguiser l’appétit et de fêter dignement le 11 novembre, jour du triomphe des Poilus : Il y a de tout dans l’itinéraire que j’ai choisi, d’abord 40 kilomètres plats et monotones m’amènent à 9 heures et quart au delà de Feurs ; j’étais parti à 7 heures et demie, de sorte que, grâce à mon grand développement de 7 mètres j’ai moyenné là du bon 22 à l’heure. J’aborde peu après les monts du Lyonnais par une montée de quelques kilomètres à moyenne d’environ 5 % qui se termineront pour moi (…)

excursions du cycliste juillet aout 1926

A défaut du col du Béal d’où nous a encore une fois écartés la pluie qui sévissait à Lyon le samedi et qui empêcha le Lyon Routier de partir, j’ai fait, le 30 mai, dans les monts de la Madeleine, une excursion qui depuis longtemps me tentait. Son but : la Loge des Gardes, dans le bois de l’Assise, à peu de distance du point culminant (1.165 mètres) de cette montagne, dernière barrière entre la Loire et l’Allier. J’ai pris, pour cette randonnée de 230 km., ma quadrichaîne de 1903 par axe intermédiaire et double débrayage, que je vais soumettre ainsi à une épreuve définitive. Elle s’en est (…)

Randonneuse Luchon-Bayonne

Cure de printemps (1910)
« Cette année j’avais résolu, histoire de m’entraîner en vue de la fameuse étape Luchon-Bayonne, d’aller, en une étape, de Saint-Étienne à Nice par la montagne, mais la neige survenant à l’improviste quelques jours avant mon départ me détourna du col de Cabre et des Basses-Alpes et me rejeta une fois de plus dans la vallée du Rhône... que je commence à connaître  !
Je devais avoir des compagnons, mais, au dernier moment, tous firent défaut, naturellement, et je partis seul le jeudi saint à 10 heures de Saint-Étienne. J’avais choisi ma randonneuse Luchon-Bayonne (…)

Randonneuse Concours d’Auvergne

Au col des Echarmeaux (Mai-Juin 1922)
« Je soumets aujourd’hui à une première épreuve une nouvelle monture sur laquelle je compte aller parcourir l’itinéraire choisi par le T. C. F. pour son concours de bicyclettes de tourisme en Auvergne. Cette machine n’est qu’une seconde édition, plus confortable, de la randonneuse qui, l’an dernier, me conduisit à la Grave. Elle a le cadre de la Polycyclette de 1906 dont les fourches peuvent prendre sans en être gênées des pneus de 50mm et n’importe quel dispositif de changement de vitesse depuis le rétro-direct jusqu’au whippet en passant par la (…)

Gauloise à 2 ou 4 vitesses

Une vieille chanson 1898
Une des bicyclettes que j’ai le plus longuement essayées a deux multiplications extrêmes 2 m. 80 et 8 m. 20 et deux multiplications moyennes de 4 mètres et 6 mètres  ; je ne pensais pas au début avoir beaucoup à me servir des deux extrêmes et il se trouve que je m’en sers tout autant que des deux moyennes  ; il est vrai que notre région très accidentée nous présente des résistances de toutes sortes, pentes raides et vents adverses très violents qui justifient l’emploi de 2 m. 80 et puis j’ai pris l’habitude de faire les descentes avec 8 m. 20 un simple frein sur (…)

Bicyclette n°4

DE SAINT-ÉTIENNE À MARSEILLE EN 15H, 1905
«  Bien des motifs m’appellent donc là-bas dès le printemps  : j’en avais un de plus cette année. Je tenais à clore, par une randonnée sérieuse et rondement menée, la série des essais que j’ai fait subir cet hiver à ma nouvelle monture, type 4 des machines d’amateurs, dont les caractéristiques sont  : trois développements interchangeables en marche par trois chaînes et deux débrayages au pied, des roues de 60 centimètres, des pneus de 50 millimètres très souples et très légers, et un cadre excessivement robuste, relativement court de l’arrière et (…)

Un Touriste (mai 1900)

Un Touriste (mai 1900)

«   — Je me contente dans un voyage de 8 à 10 jours d’une moyenne de 120 kilomètres qui ne me coûtent aucun effort. Exceptionnellement je puis pour une excursion d’un jour aller jusqu’à 180 kilomètres, mais c’est déjà excessif et je ne pourrais recommencer le lendemain sans fatigue.  »

La Croix-Haute (1902)

La Croix-Haute (1902)

«  Aréthuse était probablement une cyclettiste, et il est assez naturel d’admettre que le jour de la fête de Diane, ses nymphes organisaient, en son honneur, une course de bicyclettes.  »

Le Couffourenc (1903)

«  Il y a une dizaine d’années, j’abandonnai le tourisme à pied pour les joies du cyclisme. Un habile cycliste d’Alais M. C., devenu aujourd’hui le plus intrépide des chauffeurs, guida mes premiers pas. Je montrais disait-il des dispositions étonnantes. En réalité je fus un élève pitoyable et, comme les chevaliers malheureux dans les tournois, je mordis souvent la poussière.  »

Route du Velay (1903)

Route du Velay
Paru dans la Revue mensuelle du Touring Club de France, Janvier 1904. Daté d’Octobre 1903 Rien ne peut donner l’idée de la beauté pittoresque du bassin du Puy. Quant à la beauté du Velay, je ne pourrai jamais la décrire. G. SAND. À mon ami de Malo. À la fin de septembre dernier, j’eus la visite d’un de mes amis que je n’avais pas vu depuis fort longtemps. C’était un touriste passionné et nous fîmes à l’entour de Rochegude de nombreuses excursions. Par une chaude après-midi nous prenions le café dans le jardin, quand la conversation vint à tomber sur (…)

Le Valgaudemar (1900)

Paru dans Le cycliste, Juin 1900, Source Archives départementales de la Loire, cote PER1328_7 En novembre dernier, j’avais voulu visiter le Valgaudemar. J’étais bien arrivé à Chauffayer, mais là une pluie fine, continue, inexorable, me força à fuir. Cet été je suis revenu dans cette vallée et, plus heureux, ai pu en voir la moitié. Parti par un fort mistral, j’ai très beau temps jusqu’à Mens. Le lendemain c’est le vent du Midi qui souffle, mais en montagne les sautes de vent sont si brusques, si fréquentes, que je ne m’y arrête pas. Je quitte Mens de grand matin. La route traverse (…)

CONCOURS DE BICYCLETTES DE TOURISME (1902)

« Le jour de l’épreuve était précisément celui où les 23 communes qui ont des moutons sur la montagne du Tourmalet envoient des hommes chargés de chasser ces bêtes des pâturages et de les rassembler sur la route, où on les emmène en troupeaux. C’est ce qu’on appelle la descente des moutons ! »

Tourmalet 1902

Tourmalet 1902

CONCOURS DE BICYCLETTES DE TOURISME (1902)

CONCOURS DE BICYCLETTES DE TOURISME (1902)

«  Il va, sans se presser, cherchant à tâtons les bornes kilométriques sous la neige, notant les pentes, observant les cotes au moyen de son petit baromètre portatif, et ce n’est qu’à 1 heure de l’après-midi, après être resté 7 heures en route et 5 heures à micorps dans la neige mouillée, qu’il arrive à Sainte-Marie pour se sécher sommairement.  »

De Profondis, 1902

«  Infortunée E. S. ! Que vouliez-vous qu’elle fit contre tant d’ennemis conjurés pour la perdre ? Quelle mourût. C’est ce quelle s’est empressée de faire.
Elle aura vécu ce que vivent les roses ; née au printemps, elle s’éteint avant l’hiver, que dis-je, avant même l’automne.
Son action cependant n’aura pas été inutile : elle a élargi la voie dans laquelle le cyclotourisme s’engage de plus en plus et forcé les constructeurs à s’occuper des cyclotouristes.  »

L’examen technique 1902

«  si les constructeurs s’ingénient à donner à leurs machines un aspect coquet et séduisant bien fait pour en faciliter la vente, ils ne se soucient en général nullement de la façon dont leur client s’y prendront pour les démonter et les vérifier. »

Dio-Biding

Dio-Biding

Tricycle

Festival du Carnet de voyage de Clermont-Ferrand 2023

Festival du Carnet de voyage de Clermont-Ferrand 2023

La bicyclette couplée à la bande dessinée a été propice à l’usage de mouvements visuels – travelling, champ-contrechamp, plongée et contreplongée dès la période pré-cinématographique.

Exposition virtuelle

Exposition virtuelle

Les cyclistes
Steinlen

Après le vélocipède et le grand-bi, le boom de la bicyclette est accompagné par celui de la presse à la fin du 19e siècle. Les journaux humoristiques et les revues illustrées spécialisées (Cycling, Radfahr-Humor, Le Cycle, La bicyclette...) accueillent de nombreuses signatures dont des pionniers de la bande dessinée (Rabier, Christophe, Verbeck...) et des futurs dessins animés (O’Galop, Kneiss...). De nombreux artistes sont aussi affichistes, illustrateurs, peintres.

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J. W. Bill

J. W. Bill

Une série qui débute avec les débuts de La Bicyclette en 1892, dont Pierre Lafitte, alias Jehan de la Pédale est alors secrétaire de rédaction.

Façades

Façades

De Verbeck :
La guitare
Roméo et Juliette
De Lebègue :
Roméo et Juliette

Le Vade Mecum du cycliste amateur-photographe (1896)

Le Vade Mecum du cycliste amateur-photographe (1896)

«   J’espère convaincre tous mes lecteurs, et s’ils sont bicyclistes seulement, je leur souhaite de devenir photographes, et s’ils sont amateurs de gelatino, de devenir grands cyclistes.  »

Un Laboratoire improvisé (1898)

«  En chemin de fer, en automobile, même à pied, tous les genres d’appareils sont transportables  ; en bicyclette il n’en est pas de même.  »

Archives photographiques de voyages à vélo

Le premier tour du monde à bicyclette de Sachtleben et Allen
Les archives du CTC (dont Kuklos et Petronella)
Kasimierz Nowak
Tours du monde indiens (dont Framroze Davar...)
Le voyage de Lucien Péraire

Photoreportage sportif

Photoreportage sportif

On trouve dès 1890 des photo-reportages de cyclisme sportif dans la rubrique club photo de Radfahr chronik (du Radfahr Humor) :
En France, des photos cyclistes sportives, fantaisistes ou touristiques sont aussi publiées dans L’illustration vélocipédique, souvent sous forme de portrait en machine ou à côté, parfois de précieuses scènes de route. Un montage présente même un acrobate de cirque. Cette revue est un pendant illustré de La revue des sports vélocipédiques.
La bicyclette publie des photoreportages dès ses premiers numéros de 1892 pour la course Bordeaux-Paris puis la course (…)

La Photographie en couleurs

Par L.B,Touring-club de France
Depuis quelques jours, le problème de la photographie des couleurs est résolu. Reproduire un paysage avec les teintes dont l’orne la nature n’est plus une chimère, et le photographe dispose dès maintenant des ressources merveilleuses pour rendre l’azur des mers le pourpre du soleil couchant ou le vert de la forêt.
Les premières en date sont les plaques autochromes de la maison Lumière. Par une série un peu longue de manipulations d’ailleurs assez simples, vous obtenez sur la plaque photographique la reproduction fidèle et rigoureusement exacte de l’objet (…)

Au Pôle Nord (1894)

Il ne s’agit pas de l’établissement fameux où nos jolies mondaines et... autres allaient patiner devant des loges élégamment garnies. Nous voulons parler du vrai pôle Nord, de celui dont les explorateurs ont vainement cherché à pénétrer le mystère glacé. Un hardi cycliste a formé le projet d’atteindre cette partie inconnue du monde terrestre en bicyclette. Oyez plutôt :
M. Méluis, vélocipédiste américain, se propose de se joindre à l’expédition Wellmann, qui se mettra prochainement en route pour le pôle Nord.
M. Méluis a fait construire une bicyclette spéciale qui lui rendra très (…)

DE SAINT-PÉTERSBOURG A PARIS (1893)

DE SAINT-PÉTERSBOURG A PARIS (1893)

Pierre ORLOVSKY
En ces temps de manifestations franco-russes, c’est une bonne fortune pour un journal vélocipédique que de souhaiter, le premier, la bienvenue à un cycliste slave venu en machine de Saint-Pétersbourg à Paris. Cette bonne fortune, nous l’avons eue, lundi soir, à La Bicyclette en serrant, avant tous les autres, la main de l’énergique touriste que nous voulons présenter à nos lecteurs.
Pierre Orlovsky est étudiant à l’Université de Saint-Pétersbourg, section des sciences mathématiques. Il a été si souvent parlé de lui à propos du futur record de Charles Terront que son nom (…)

Voyage interrompu (1894)

Un riche Hongrois, Un M. Jordan, ayant entrepris de visiter en bicyclette, la péninsule des Balkans et même l’Asie Mineure, son voyage a été brusquement interrompu dans un village près de Philippopoli.
Le bruit s’était répandu qu’un magicien, monté sur une machine bizarre, avait fait son apparition. L’auberge fut envahie par les paysans, la bicyclette exorcisée par le pope et finalement mise en pièces.
Le pauvre M. Jordan a dû gagner en toute hâte, à pied, la gare la plus rapprochée.
La Bicyclette

Encore un !

Le tour du monde
Encore un ! Quand nous serons à cent, nous ferons une croix !
Après les Allen et Sachtleben, les Lenz, voici encore un intrépide voyageur qui s’élance bravement à la conquête de l’univers... par le cycle. Mais celui-ci trouve que deux roues pour un si long voyage, c’est peu. Aussi a-t-il frêté un bon tricycle qu’il a d’ailleurs construit lui-même et sur lequel il compte arriver sans encombre au but quel-que peu lointain qu’il se propose.
Cet intrépide a comme nom Victor. Si nous avions un conseil à lui donner, ce serait de rendre son tricycle convertible en (…)

The Girl in Red, the cycling singer

The Girl in Red, the cycling singer

Nita Rosslyn, chanteuse anglaise, effectuait ses tournées mondiales à vélo avec pour instrument un banjolélé dans ses bagages.

Au Japon (1893)

Parmi les pays qui sont restés longtemps réfractaires à la velocipédie, il il faut citer le Japon ; mais aujourd’hui les choses sont changées et pour se mettre à la hauteur du monde civilisé, les Japonais taquinent aussi la pédale.
Pourtant d’après le Cycling, il y a quinze ans que le premier cycle a fait son apparition au Japon sous la forme d’un vélocipède en bois. La passion pour le cyclisme devint générale, ce fut presque un culte. Cela dura près de trois ans, puis plus rien, tout tomba à l’eau.
Mais à l’apparition de la bicyclette, les Japonais recommencèrent à cycler et (…)

Le Vélo-Poule 1893

On s’occupe beaucoup de trouver des combinaisons qui nous permettront de ne pas délaisser notre bicyclette cet hiver.
Le vélodrome de l’Europe a installé, sur sa piste vélocipédique, un jeu très intéressant pour les cyclistes, le Vélo-Poule.
Sur une surface carrée de 7 mètres de côté sont disposées 16 quilles numérotées, 8 noires et 8 rouges, le cycliste entre en piste et doit abattre avec sa roue de devant les 8 quilles rouges sans toucher aux noires ni sortir du tracé de la piste.
Tout joueur qui ne se conforme pas à ces règlements est passible d’une amende et perd son tour de (…)

Les performances de M. Zola

Les performances de M. Zola.
De notre confrère le Vélo :
Le Vélo a annoncé, il y a quelques temps déjà, la conversion de M. Zola à la bicyclette. Nous avons dit comment le grand romancier avait accepté de faire partie du Touring-Club de France.
Voilà qui promettait. Nous avons voulu savoir quelles étaient les performances de M. Zola. Nous nous sommes donc rendu à Médan, où habite l’auteur de l’Assommoir. Tous les cyclistes parisiens ou presque tous connaissent Médan : c’est un charmant but de promenade.
M. Zola y est très populaire ; il ne nous a pas été difficile de nous (…)

Chili 1892

Jusqu’à la fin de 1892 la vélocipédie était pour ainsi absolument inconnue au Chili. C’est à peine si de tard en tard quelques personnes, trois ou quatre Européens se hasardaient à faire à des heures de solitude de la belle promenade de l’Alamida de Santiago, deux ou trois kilomètres et à rentrer leurs appareils après avoir éveillé la surprise et des sourires des passants habitués à considérer la vélocipédie appropriée uniquement aux enfants.
L’Alameda de las Delicias, à Santiago du Chili, est un beau boulevard de cent mètres de largeur et de plus de cing mille mètres de longueur, (…)

Heureuse innovation (1894)

Une note émanant de l’administration des Grands Magasins du Louvre avertit les clients cyclistes qu’un garage va être mis incessamment à leur disposition aux abords des magasins. Cela permettra aux nombreux acheteurs du Louvre d’y venir faire leurs emplettes en machine.
La Bicyclette, 1894

SENSATIONNEL

SENSATIONNEL !!
Notre excellent confrère le Vélo publie le très intéressant article qu’on va lire.
Nous le reproduisons avec plaisir et nous nous réservons d’y revenir dans un prochain numéro :
Au lendemain de la course Paris-Brest, en septembre 1891, notez la date - Jean sans Terre, causant chez Gillet avec M. Clément des épreuves similaires auxquelles ce grand tournoi allait ouvrir des horizons, disait textuellement ceci au constructeur parisien :
Le prix de 2,000 francs que le Petit Journal a décerné à Charles Terront vous paraît fantastique, parce que la vélocipédie, jusqu’ici (…)

Les chemins de fer (1893)

On dit - n’est-ce point un rêve ? que la Compagnie Paris-Lyon Mediterranée serait décidé à faire quelque chose pour les cyclistes. Toujours d’après « l’ on dit », des crochets de suspension seraient disposés dès maintenant dans les fourgons à bagages de ladite Compagnie et recevraient les bicyclettes des cyclistes voyageant par le grand frère Les machines seraient ainsi à l’abri des cahots et du contact des autres colis. Voilà un progrès auquel applaudiraient des deux mains les infortunés à qui, en arrivant à destination, on rendait leurs machines dans un état lamentable, sous le (…)

La Saint-Vélo (1893)

Nous savons de source certaine que la Société vélocipédique de Fontainebleau organise une petite Saint-Vélo, pour le premier dimanche de septembre ; toutes les dispositions seront prises pour assurer aux cyclistes une journée fort agréable, où les principaux sites de la forêt seront passés en revue. Cette merveilleuse forêt dont la réputation est universelle offre aux cyclistes des routes incomparables, qui sont entretenues admirablement et sur lesquelles on peut pédaler, pédaler encore, pédaler toujours sans éprouver la moindre fatigue, et sans aucun danger pour les machines.
Espérons (…)

Peine perdue (1894)

L’avenue des Champs-Élysées opère sur tous les cyclistes une attraction aussi universelle que compréhensible. Elle ouvre, en effet, entre les deux plus belles places de la capitale, la Concorde et l’Étoile, une artère comme aucune autre ville du monde n’en possède de pareille par sa longueur, sa largeur, l’animation constante qui la caractérise, son cadre tour à tour verdoyant dans le bas avec les Champs-Élysées, riche et splendide dans le haut avec les magnifiques habitations qui lui servent de bordure.
Elle est, de plus, particulièrement agréable aux cyclistes par la nature de son sol (…)

Un début original (1893)

Par une belle après-midi de printemps, il a quelques années, un groupe de cyclistes était installé à la terrasse de la Brasserie de l’Espérance. Canary, le fameux équilibriste américain, était des nôtres. Il donnait alors des représentations aux Folies-Bergères et sa miraculeuse habileté en faisait le lion du jour. C’était l’époque oú le bicycle et la bicyclette se partageaient encore les faveurs publiques. Canary montait un grand bicycle de 1m42 sur lequel il paraissait plutôt voltiger que rouler.
Nos machines s’alignaient le long des arbres du trottoir qui servaient alors de remisage (…)

Journal d’un touriste en France et en Angleterre 1894

Journal d’un touriste en France et en Angleterre 1894

Samedi. Ce soir, avant de me coucher, j’ai regardé Paris de ma fenêtre. J’ai constaté avec peine que la tête du monde civilisé ressemblait plutôt, ce soir, à celle d’une vieille cocotte fatiguée et fardée, par cette poussiéreuse et lourde soirée d’été... Une carte est là, sur ma table, enchevêtrée de petits traits rouges et bleus et machinalement mes yeux suivent les fleuves passent les montagnes, bien loin, bien loin... Voyons mon budget. Je me fouille... 100 francs, puis 10, puis 50 cent. Ah ! encore deux sous dans cette poche, ah oui, mais italiens, diable ! Voyons ma bicyclette. Je (…)

Le routier type en 1895

[Extrait, fin d’article]
Quelle multiplication convient-il de substituer à celle de 1.5 généralement, je ne dirai pas adoptée par les touristes, mais imposée par les fabricants ?
Suivez mon raisonnement : vous le modifierez suivant votre goût.
La bicyclette est pour moi un moyen commode de prendre de l’exercice quand il ne pleut pas, quand les routes sont sèches, quand la chaleur ou le froid ne sont pas excessifs.
Elle me sert également à visiter, dans des voyages de grande envergure, les régions montagneuses que j’adore, et que je ne saurais comment parcourir autrement.
Dans les (…)

Régina Gambier

Régina Gambier

Régina Gambier se rend à la journée Vélocio 1929 sur son vélo « rêve de gosse » en randonnant à travers la France. Elle part de Crécy en Pontieu où elle vit. Elle travaille dans la boulangerie d"un autre cyclotouriste, Paul Chédeville, président des Randonneurs Picards. Elle publie son récit dans la Revue mensuelle de Cyclotourisme.
Elle réalise en septembre 1931 la première diagonale Dunkerque-Hendaye en 65 heures.

Voyage en Rover en Bretagne, Septembre 1885

Le 1 septembre 1885, Jean de Creuse se lance dans un voyage de Paris vers la Bretagne avec son Rover Safety acheté chez Truffault, à l’invitation de son ami surnommé Morval, lui monté sur un Extraordinaire acheté chez Clément.
Ils espèrent voyager une vingtaine de jours et couvrir 1500 km. Seules deux lettres racontent ce voyage dans la Revue vélocipédique, soit les premiers 500 km.
Leur trajet : Paris-Chartres 80 km en suivant l’itinéraire proposé par Baroncelli (1re lettre 1er septembre 1885) Chartres Mamers 86 km vent et pluie Mamers Laval 108 km pluie Laval Rennes 73 Rennes - Saint (…)

Thomas H. Holding

Thomas H. Holding

Mon dernier cabcycle (1913)

« Mon dernier cabcycle comporte six vitesses : 1,56, 2 mètres, 2,60, 3,40, 4,50, 6,90 par bi-chaîne et moyeu trois vitesses. L’avant-train porteur est fixé par deux boulons au cadre d’une bicyclette ordinaire, d’après le procédé de mon tandem-combinaison, et s’allonge à 120 centimètres en avant de la douille de direction, par-dessus la roue directrice qui a 30 centimètres de diamètre seulement. Cette petite roue est commandée par deux tringles, à la façon de certains tandems d’autrefois à double direction, et son axe est à 160 centimètres de l’axe de la roue motrice. Sur ce long châssis peuvent être placés alternativement une grande balle en osier pour le transport des paquets, et un baquet-chaise-longue pour le transport d’un voyageur, qui a été parfois un cent kilos ! »

Les vélofiacres

On se rappelle le projet conçu par la Compagnie générale des cycles de doter Paris d’un service de vélocipèdes de place auxquels Louis Minart attribua par avance le nom de vélofiacres. Par suite de difficultés de toutes sortes survenues en cours d’exécution des nouveaux instruments de transport, il ne fut pas donné suite à l’idée ou du moins la réalisation en fut ajournée à une époque indéterminée.
Voici que le projet de M. Petit semble revenir sur l’eau. En effet, le Conseil municipal de Paris vient d’être saisi de trois demandes tendant :
1º A l’établissement d’un service de (…)

REMORQUES

« L’ensemble, y compris la flèche d’attelage, ne pèse que quelques kilogs, mais ce qui est remarquable, c’est que les deux fourches des roues peuvent être très facilement détachées du châssis et l’une d’elles fixée à l’opposé de la flèche d’attelage transformant ainsi le tout en remorque mono-roue.. »

STONISHING BICYCLE EXPERIMENTS Los Angeles Herald 19 June 1899

Enormous Carrying Capacity of a Slenderly Constructed Wheel —Entire Family Could Take an Outing on a Bicycle Built for One

Cyclologistique Hirondelle

Cyclologistique Hirondelle

REVUE COMMERCIALE

REVUE COMMERCIALE

Nous avons reçu quelques renseignements sur la proue, ou coupe-vent pour vélocipèdes, signalée précédemment. Nous communiquons à nos lecteurs divers détails inté- ressants sur cet in strumeut, assez singulier å première vue.
Il paralt que le Papillon tel sera le nom de l’appareil est basé sur des données scientifiques controlées par des expériences nombreuses et précises et qu’il vient, en outre, pour ses premiers essais, d’avoir d’excellent résultats dus à la suppression presque complète de la résistance de l’air (1).
Le dernier type adopté, représenté sur une photographie dont voici (…)

Vélastic 1927

Vélastic 1927

Jules Truffault (1845-1920)

Voilà un personnage qui fait lien entre l’ère du véloce, du grand bi et de la bicyclette.
Truffault (1845-1920) participe au Paris Rouen de 1869.
« Divus truffaldus » est décrit comme un génial constructeur-inventeur, mais plus mauvais commercial par le Docteur vélo.
Il allège les bicycles en 1875 à 15 puis 10,5 kg grâce à l’utilisation de jantes creuses et de fourreaux de fourches creux.
Voici la description de l’opération dans les mémoires de Charles Terront : « Truffault était à Blois après la guerre quand on vendit tout un lot de sabres de cavalerie. Il s’entendit avec un (…)

Pierre Lallement vu par un de ses contemporains

Pierre Lallement vu par un de ses contemporains

En parcourant les collections numérisées de la Bibliothèque du Tourisme et des Voyages Germaine Tillion, je suis tombé sur cette Histoire du vélocipède de Gébert (1885), ou plutôt du « vélocipède comme revendication de toutes les nations ».
Il reprend partiellement sans en préciser la source l’article de Charles E. Pratt paru dans le Wheelman illustrated d’octobre 1883 disponible ici p.4
Pierre Lallement et son bicycle à pédale
Suite
«  C’est lui qui a dessiné, construit et monté le premier bicycle. Il a été le premier à enseigner l’art du bicycliste. Il a été le premier, (…)

Albert RAIMOND 1885-1953

«  Compagnon et disciple de Velocio, c’est auprès de lui, que se développa sa foi dans le dérailleur. Il fut du trio qui créa, un jour de 1922, la Journée Velocio ; pendant des années, le pique-nique dans la clairière, une initiative à lui, fut, financièrement et matériellement pris en charge par lui seul, insistant pour qu’il ne soit jamais fait allusion à la chose. Ainsi nombreux furent les cyclos qui ignorèrent toujours qu’ils furent les invités personnels d’Albert Raimond. C’est également sur son initiative et à ses frais que furent réalisées les plaques à la mémoire de Velocio, à Pernes et au sommet du Ventoux. Il participa aussi très largement à la stèle du Col du Grand-Bois.
Enfin, c’est à lui, à lui seul, à sa ténacité, à sa générosité inépuisable qu’en 1932, le « Cycliste », dont il supporta sept années durant un inévitable déficit financier, dut d’avoir pu prendre un second départ et être encore présent plus de trente-cinq ans après.  »

Le Chemineau (Panel)

Le Chemineau (Panel)

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Une « 12 VITESSES » en marche (1906)

«  On ne peut vraiment plus dire que le cyclotourisme se meurt, et l’aimable conteur que fut, pour les lecteurs du «  Cycliste  », que sera encore je l’espère M. d’Espinassous, ne pourrait plus traverser nos grands bois sans voir l’ombre d’un cyclotouriste, comme il s’en plaignit il y a quelques années.  »

Petite vitesse  ! (1906)

«  Nombre de maisons, en effet, par indifférence, incompréhension ou ignorance des besoins du touriste à bicyclette restent cantonnées dans la vieille formule  : un cadre, des roues, un guidon. Elles ne possèdent pas le nouveau modèle avec changement de vitesse, système dont nos Concours ont mis en lumière l’indispensabilité, et font tout, par suite, pour en détourner l’acheteur.  »

Un Rover en Bretagne en 1885. Safeties et bicyclettes en France.

En septembre 1885, on peut lire dans La revue vélocipédique un premier récit d’excursion en Rover en France, de Paris vers la Bretagne. Son auteur, Jean de Creuse, avait acheté son Rover chez le constructeur Truffault, qui en était l’unique dépositaire en France. Le Rover apparaît dans ses publicités en avril 1885.
Dans un article de juin 1885 dans La revue vélocipédique de F. Gébert, Truffault, clairvoyant, affirme que le Rover-safety est le seul safety capable de détrôner un jour le grand bicycle.
Rousseau à Marseille propose un safety de type rover fin 1885, sans que son origine (…)

Un voyage en rotary, 1886

Le jeudi 10 juin, malgré un vent violent du sud, des averses fréquentes, des routes défoncées et très accidentées, deux amateurs de Poitiers ont accompli un long voyage l’un en bicycle et l’autre en rotary.
Partis de Poitiers à deux heures du matin, ils arrivaient le soir à huit heures dans la Corrèze ayant couvert une distance de 170 kil. Ils s’étaient arrêtés à Bellac (80 kil.) et Limoges (121 kil ). Pendant les 20 premières lieues, ils ont parcouru une route des plus accidentées traversant toutes les montagnes du Haut-Limousin.
Dès le lendemain, un des touristes rappelé par dépêche, (…)

DE PARIS A VÉLOCIO par Maillane. 1929

DE PARIS A VÉLOCIO par Maillane, Georges Grillot, Le Cycliste
La Journée Vélocio de Saint-Etienne est une belle occasion pour quitter Paris. Pour un peu que l’on s’y prenne comme il faut, elle devient un prétexte de descendre en Provence, terre bénie des cyclotouristes.
C’est pour cette raison que le jeudi 1 août je débarquai de l’express de Paris, dans la bonne ville de Saint-Etienne. J’y connais une foule de gens, tous plus aimables les uns que les autres qui ne manqueraient pas de me retenir aussi, pour ne pas me retarder, je ne demeurai à Saint-Etienne que le strict minimum. Le (…)

Pâques en Provence 1929-1930

« Je le vois encore, coiffé, pour une fois, de sa casquette anglaise, pédalant en sandales sur une machine à pneus ballons, grande nouveauté de l’époque. M. de Vivie, malgré les éléments déchaînés, nous fit néanmoins parcourir une centaine de kilomètres en cinq heures, mais nous déclara, à Orange, qu’il lui paraissait impossible d’atteindre, le soir même, la Sainte-Beaume, qu’il renonçait même à pousser jusque-là. »

La traversée du Massif des Ecrins-Pelvoux est-elle possible avec une bicyclette ?

Le massif des Ecrins-Pelvoux, formidable bastion de roc fauve et de glace, hérissé de pics aux noms prestigieux, n’est traversé par aucune route carrossable. Quelques-unes, à la faveur d’une vallée, s’insinuent jusqu’au cœur de la forteresse, aucune n’arrive à la franchir. Cet énorme quadrilatère dont les tours d’angles sont Bourg-d’Oisans, Briançon, Embrun et Gap, présente, pourtant quelques points vulnérables, où, un jour peut-être, la bicyclette arrivera à passer. Hâtons-nous de dire que l’exploit ne sera pas facile.

Mon cher Velocio

«  Vous faites une dernière objection, sans grande conviction, d’ailleurs, à propos des roues légères. Je vais y répondre.  »

GONFLEMENT DES PNEUMATIQUES AU MOYEN DE L’ACIDE CARBONIQUE. 1893

GONFLEMENT DES PNEUMATIQUES AU MOYEN
DE L’ACIDE CARBONIQUE.
Nous avons signalé, il y a plusieurs mois, l’idée que nous communiquait un de nos correspondants, d’utiliser les tubes ou cartouches Giffard pour le gonflement des pneumatiques. La Société des appareils Giffard a mis cette idée en pratique et lance sur le marché des cartouches d’acide carbonique disposées spécialement pour cet usage. Comme nous l’avons dit, il reste à savoir si le système est bien pratique et s’il n’y a pas à craindre l’éclatement du bandage si la soupape de réduction venait à se dérégler.
A. DESCHAMPS. (…)

Les jantes en bois (1893)

Parmi les nouveautés vélocipédiques de 1894, la jante en bois occupera la première place.
Les principaux fabricants américains les ayant déja adoptées pour leurs machines, il est certain que quelque grand constructeur français les mettra à l’essai.
Eprouvée en Amérique, la jante en bois a donné les meilleurs résultats. Le plus précieux de ses avantages est qu’elle allégera une machine de plus d’un kilog. tout en présentant la solidité des jantes en acier. Un autre avantage est que la jante en bois ne se bosselle pas et n’est pas deformable comme celles en acier. On a mis de ces (…)

La Bicyclette (1885 à 1898)

La Bicyclette (1885 à 1898)

« Dès la fin de 1885, quelques mois à peine après l’apparition des pre­mières safeties, fut lancé un nouveau type, le rover, qui, tout de suite, s’attira les quolibets de la presse cycliste. »

La bicyclette à moteur (1894)

La bicyclette à moteur (1894)

En 1894, une bicyclette à moteur, qui va lancer déjà bien des débats, car sans pédales c’est aussi la première moto de série, la pétrolette.

Le Lavoir

« Il est vraiment dommage que les murs n’aient pas contenu des phonographes, car il serait vraiment curieux aujourd’hui de les faire fonctionner et ils pourraient raconter une bonne partie de l’histoire cycliste.

En été, le Lavoir est abandonné, il y fait trop chaud et on n’y respire pas.

Les cyclistes, amateurs d’espace et d’air, le désertent avec un touchant ensemble pour se précipiter vers la terrasse, où sous l’ombre du grand velum et les yeux reposés par la verdure des arbres, on peut contempler l’animation de l’avenue de la Grande-Armée et le va-et-vient incessant des cyclistes. »

Supprimez-les ! (1894)

Le jour baisse, le disque d’or du soleil a disparu de l’horizon, la pâle lune des nuits d’été semble pleurer en regardant le martyre de ces hommes qui vont souffrir toute la nuit. Les grands arbres au bord de la route frissonnent comme secoués d’un sanglot, l’ombre est plus épaisse. A peine de temps en temps, une clarté, la fenêtre éclairée par la veilleuse du paysan qui s’endort, heureux dans le grand calme du soir. Puis plus rien.
L’homme, sur sa machine, déjà sale et repoussant, la cervelle déjà abrutie, inconsciemment fait tourner ses jambes. Et tandis que les amoureux cachés et se (…)

Chalets du Cycle

Chalets du Cycle

Quelques archives à propos de ce lieu huppé du Paris Fin de Cycle.

La définition juridique de la bicyclette (Mars 1896)

«  Le sage esprit qui dirige la rédaction de notre Revue a mis au concours il y a deux mois une question toute pleine d’épines, mais toute chargée aussi d’enseignements  : la définition de la bicyclette au point de vue juridique. Il s’agit, en d’autres termes, de définir l’être nouveau qu’est dans la circulation des rues et des routes le cycliste, de telle façon qu’on déduise de cette définition les droits qui lui appartiennent et les devoirs qui lui incombent. »

Émile Zola

Émile Zola