Vélotextes

Cartes Routières Vélocipédiques (1892)

«  Incontestablement, si l’on pouvait emporter avec soi le profil de toutes les routes véloçables de France, on pourrait se permettre toutes les fantaisies et modifier son itinéraire à volonté... à condition de se faire suivre par quelques wagons-poste où tous ces profils, classés et numérotés, seraient empilés.  »

CARTES ROUTIÈRES (1892)

«  Pouvoir mesurer facilement et rapidement les déclivités du sol est la condition qui s’impose tout d’abord, et je vais montrer ici comment on peut, pour cet objet, se servir de sa propre bicyclette, sans avoir l’embarras de traîner avec soi un déclivomètre quelconque à niveau, dont l’emploi est passablement incommode.  »

De Saint-Étienne à Chambéry en vélocipède (1887)

«  Quoiqu’il en soit, en nous mettant à six, nous arrivions à comprendre que cela signifiait, à peu de chose près  : quand viendrez-vous à Chambéry en vélocipède  ?  »

Le 1er mai (1895)

«  En vérité, je me suis cru, un instant, revenu au bon vieux temps, à cette époque bénie où à dix, douze, et jusqu’à vingt amis (il n’y avait pas à cette époque quarante cyclistes à Saint-Étienne) au plus nous excursionnions à qui mieux mieux, où chaque dimanche nous retrouvait, joyeux et enthousiastes, prêts dès l’aube pour de nouvelles conquêtes  ; temps heureux qui n’est cependant pas encore bien loin de nous,...  »

PROMENADES ET EXCURSIONS (1889)

«  Cette histoire nous revenant à la mémoire, nous n’étions pas sans éprouver une certaine inquiétude en nous approchant de ce bourg à superstitions et nous nous demandions si on n’allait pas nous prendre pour des esprits.  »

Promenade de santé (mai 1914)

Paul de Vivie alias Vélocio, Promenade de santé, Le Cycliste, Mai 1914, p.130-134, Source Archives départementales de la Loire cote IJ871/3
Pour la fête de la Pentecôte, j’avais deux projets : vent du sud, je partais pour Alésia  ; vent du nord, j’allais faire les gorges de la Nesque. Le vent souffla du nord et je partis à 2 heures et demie, en compagnie de Thorsonnax, qui s’en allait photographier le Vercors sous toutes ses faces, car ce randonneur est doublé d’un chevalier de la plaque sensible. Je partis aussi avec une mentalité toute nouvelle, que je m’efforçai, en grimpant à 8 ou 9 l’heure au col (...)

Mon 14 juillet (1923)

Mon 14 juillet, Vélocio, Le Cycliste, Sept.-Oct. 1923, p.89-92, Archives départementales de la Loire cote IJ871/4
Pour cette fois, je l’avoue, le soleil et le siroco ont eu raison de ma ténacité et j’ai dû m’arrêter à 18 heures, ayant déjà tourné le dos au but que je m’étais proposé. N’avais-je pas formé le projet présomptueux d’aller, le 14 juillet, coucher à Embrun, pour, le lendemain, passer de bonne heure le Lautaret et redescendre ensuite à Grenoble d’où quelque train de nuit m’aurait rapatrié  ! Ce parcours, plus Grenoble-Givors, m’avait servi de terrain d’expérience pour une de ces étapes de 40 heures (...)

Pentecôte au Ventoux 1929

« Le Ventoux est un gros morceau, difficile à avaler. Je le savais, je l’ai écrit maintes fois, et je l’ai trouvé, ce dimanche de Pentecôte, encore plus coriace que je ne m’y attendais. »

Lettre de Vélocio à Grillot au sujet du Parpaillon

Lettre de Vélocio à Grillot au sujet du Parpaillon

Cheval de renfort (1919)

«  C’est un fait exprès. Depuis l’Armistice il ne s’est presque pas passé de jour que je ne reçoive des demandes de renseignements à propos de bicyclettes à moteur, de motorettes, de moteur adjuvant, de roue motrice... bref, de ce petit cheval de renfort qui m’intéressait si fort, moi-même, il y a quelque douze ans. On a donc toujours soif de grand air, c’est sur ; mais est-ce que, par hasard, on aurait moins soif de sain exercice ? L’un ne devrait pourtant pas aller sans l’autre. C’est ce que pensent mes correspondants qui ne veulent pas un moteur effectuant tout le travail, mais qui seraient bien aises (...)

La bicyclette du campeur (1927)

La bicyclette du campeur (1927)

«  C’est une bicyclette normale de route à fourche élastique. Le cadre est renforcé par des tubes qui vont du guidon au moyeu arrière et qui permettent aussi de loger le réservoir à pétrole (pour l’alimentation du réchaud) et la bouteille Magondeaux (pour l’éclairage sous la tente). Au-dessus du pédalier  : la boîte d’accumulateurs qui alimente les feux de ville (lanterne avant et feu rouge) et le phare. »

La Grosse Routière (Juillet 1900)

La Grosse Routière (Juillet 1900)

" À côté des chevaux pur sang aux lignes si fines existent les gros chevaux de trait qui sillonnent encore les routes en attendant l’ère définitive des «  autos  ».
Aussi nous semble-t-il utile d’esquisser les points caractéristiques de la Grosse Routière qui est à la jolie machine de course ce que le cheval du fermier est au pur sang. "

Cyclo-tourisme (G. Clément, Février 1922)

«  Rien d’étonnant à ce qu’on rencontre peu de cyclo-touristes. Ils ne font pas de bruit, ne sont jamais par groupes très denses, partout à leur heure, et ont tous des itinéraires variés. Ils peuvent circuler par milliers dans une même région sans que cela s’aperçoive beaucoup.  »

De la manière de voyager. (1889)

De la manière de voyager. (1889)

«  À mon avis, le touriste doit en emporter le moins possible, sans toutefois se priver du nécessaire sous prétexte de poids. 14 à 15 kilog. peuvent paraître exagérés ; mais ceux qui ont l’habitude des longues routes savent qu’en prévision de mauvais temps mieux vaut se munir en conséquence.  »

Le cyclotourisme et la nature (Novembre 1899)

«  Dans un pays de réglementation excessive comme le nôtre, il serait plaisant que personne n’eût songé à traçer des règles au cyclo-tourisme.  »

À travers cols

EXTRAIT DE LA COLLECTION « LE CYCLISTE » ANNÉE 1902 (1952, p. 264-265)
Cher Monsieur de Vivie,
Vous me demandez des détails de mon dernier déplacement dans les Alpes. Je serais très heureux de pouvoir vous en fournir, documentés d’heures et de kilomètres, comme vous le désirez. Malheureusement, très habitué à me reposer sur les autres du soin de consulter les bornes et les chronomètres, je n’ai rien de précis sur ce sujet. Cependant, en vous reportant à la carte, vous pourrez juger que les étapes que je vous énumère étaient très ordinaires et devaient me laisser de longues heures d’admiration pour les (...)

POUR LA PETITE HISTOIRE LA ROUTE DU PARPAILLON

«  Les années 1929 et 1930 virent un véritable afflux de cyclo-montagnards vers les Alpes en général, et le Parpaillon en particulier. Un fanion spécial était même offert à qui pouvait prouver son passage ; le registre que nous avions déposé à Crévoux se couvrit d’appréciations et de signatures. On peut dire que le fanion du Parpaillon fut le précurseur des B. R. A., R. C. P. et autres brevets de montagne. Il fît beaucoup, à l’époque, pour la cause des grands Cols Alpins.
Puis l’oubli est de nouveau revenu. D’autres années passèrent encore. La route du Parpaillon a 47 ans. Dans quel état se trouve-t-elle ?
Un jour, peut-être, nous la verrons large et bonne, mais elle aura perdu sa solitude, et sur les ruines des bâtiments des chasseurs d’autrefois, s’érigeront, rouges ou vertes, les pompes de la Standard ou de la Texaco. »

Excursion du 15 juin (1902)

«  Ah  ! Vélocio, vous ferez de moi une frondeuse  !
Mais... là n’est pas la question.  »

Au col du Rousset (1907)

«  Des ouvriers réparent les portes du tunnel, et la voûte retentit de leurs coups de marteau sonores. On sent là-dessous un courant d’air glacial, et pour achever de me rafraîchir, des gouttes d’eau tombent en abondance Le sol est très humide, gluant comme un matelas de limaces, et on roule dans un clapotis de boue continuel. Avec cela, on n’y voit pas grand’chose ; quelques rares lampes fumeuses, accrochées çà et là indiquent l’emplacement des parois du tunnel et empêchent de s’y heurter. Peu à peu, j’approche de la sortie, je puis déjà lire l’heure à ma montre : 10 h. 17 ; il y a 8 heures très exactement que j’ai quitté Saint-Étienne.  »

Tout le long, le long de la Dordogne... (1938)

Tout le long, le long de la Dordogne... (1938)

« Ce qui n’empêche que la vallée de la Dordogne continue à être bien amusante à descendre à vélo..., surtout à partir de Bort, car ce n’est pas sur une route macadamisée que nous roulons, mais sur un vieux chemin herbeux, moussu, pas entretenu, bordé de fougères et qui s’enfonce sous les tunnels formés par la ramure des hêtres, des châtaigniers et des ormes. »

Montagne et plaine retro et moto

Vendredi 12 août 1905 Faisons comme Mahomet, ai-je conclu : « La Montagne ne venant pas à nous, allons à la Montagne. Le T. C. F. nous y convie et nous y trouverons bien des amis. » Si les années se suivent et ne se ressemblent pas, les randonnées non plus. Aujourd’hui, c’est le convoi banal qui m’emmène au concours de bicyclettes de voyage du T. C. F. Assis dans le coin d’un wagon, je songe mélancoliquement, tandis que défilent les arbres, les villages, les rivières, les poteaux du télégraphe, et que s’estompent dans le crépuscule les molles ondulations des plaines, je songe au passé déjà loin, à ce premier (...)

Liste des maisons primées (1905)

Liste des maisons primées (1905)

De Profondis, 1902

«  Infortunée E. S. ! Que vouliez-vous qu’elle fit contre tant d’ennemis conjurés pour la perdre ? Quelle mourût. C’est ce quelle s’est empressée de faire.
Elle aura vécu ce que vivent les roses ; née au printemps, elle s’éteint avant l’hiver, que dis-je, avant même l’automne.
Son action cependant n’aura pas été inutile : elle a élargi la voie dans laquelle le cyclotourisme s’engage de plus en plus et forcé les constructeurs à s’occuper des cyclotouristes.  »

Concours de frein 1901

Concours de frein 1901

APRES LE CONCOURS D’AUVERGNE UNE OPINION AUTORISÉE  Celle de M. Gaston CLÉMENT

«  De 1904 à 1912, je me suis servi de 3 monos légères, 12 kg. complètes, avec garde-boue, porte-bagage et pneus démontables de 35 mm. et d’une autre à boyau, de 1911 à 1914. Je sais donc ce qu’on peut demander à des bicyclettes légères, et réaliser d’agréable avec elles, dans un rayon d’action très étendu. Je sais aussi ce qu’il est prudent de ne pas exiger d’elles, sur certaines mauvaises routes.  »

Dans le Vercors (1901)

«  À l’entrée du tunnel, je reste ébahie de la profondeur de ce trou noir, 800 mètres, dit-on. Deux quinquets fumeux ont la prétention de l’éclairer, mais n’empêchent pas qu’il y fait noir comme dans un trou de mine. On se dirige à tâtons, avec force appels et cris de ralliement. Un des Messieurs que nous avons rencontrés est enlevé comme une plume par des bras inconnus et échappe ainsi à l’accolade intempestive d’un cheval venant en sens inverse.
Enfin, on retrouve la lumière et les yeux restent éblouis. C’est devant nous, à l’infini, un enchevêtrement grandiose de sommets, de vallées, de rivières, de fleuves peut-être, mais qui, sur cet immense tableau, semblent tracés avec un pinceau de la finesse d’un cheveu. D’un promontoire de rochers, voisin du tunnel, on découvre 17 départements nous affirme l’aimable conducteur de ma bicyclette. Pendant que nous admirons ce merveilleux panorama, des flots de clairette circulent et après un dernier toast, l’heure nous pressant, nous nous séparons des courtois técéfistes que le hasard nous a donnés un instant comme compagnons de route. »

Le Grand-Saint-Bernard, Le Petit-Saint-Bernard, en tricycle (1891)

«   Cette machine fantastique, 42 kilog. en fer et en bois, à cercles de fer de deux centimètres d’épaisseur, nous impressionne vivement. Nos caoutchoucs creux font au jeune ouvrier une impression semblable. De là quelques renseignements sur leur prix. C’est égal, la passion du cyclisme doit être bien vive pour inspirer à un simple villageois un pareil chef-d’œuvre.  »

La vraie route (juin 1900)

«  Quand je lui déclare que nous regagnerons, dès le lendemain, la capitale, l’aubergiste a un sursaut de surprise :
— Comment, s’exclame-t-il en dardant sur moi des yeux ahuris, vous allez repartir comme ça sans avoir seulement vu le « Radfahrthal », autrement dit, en français : la Vallée des Vélocipèdes  !  »

Les Conteurs de Voyage à Bicyclette (Octobre 1908)

«  Quelques-uns d’entre ceux-là,, en témoignage des joies qu’ils reçurent de la route et de la bicyclette, nous ont laissé des œuvres dont on se souvient et des pages que l’on aime à relire.

Il n’en va plus tout à fait de même aujourd’hui. On dirait que la veine est tarie — et que nous estimons déjà trop dit tout ce qu’il y avait à dire.  »